Métrique en Ligne
a voyelle stable
er voyelle ambigüe
e "e" masculin
e "e" féminin
e "e" élidé
e "e" ignoré
e "e" écarté
12 longueur métrique
6-6 mètre
DES_1/DES1
Marceline DESBORDES-VALMORE
POÉSIES
1830
L’ARBRISSEAU
À MONSIEUR ALIBERT
La tristesse est rêveuse,et je rêve souvent ; 6+6 a
La nature m’y porte,on la trompe avec peine : 6+6 b
 Je rêve au bruitde l’eau qui se promène, 4+6 b
Au murmure du sauleagité par le vent. 6+6 a
5 J’écoute : un souvenirrépond à ma tristesse ; 6+6 a
Un autre souvenirs’éveille dans mon cœur : 6+6 b
Chaque objet me pénètre,et répand sa couleur 6+6 b
 Sur le sentiment qui m’oppresse. 8 a
 Ainsi le nuage s’enfuit, 8 a
10  Pressé par un autre nuage ; 8 b
 Ainsi le flot fuit le rivage, 8 b
 Cédant au flot qui le poursuit. 8 a
 J’ai vu languir,au fond de la vallée, 4+6 a
 Un arbrisseauqu’oubliait le bonheur ; 4+6 b
15 L’aurore se levaitsans éclairer sa fleur, 6+6 b
Et pour lui la natureétait sombre et voilée. 6+6 a
Ses printemps ignoréss’écoulaient dans la nuit ; 6+6 a
 L’amour jamaisd’une frche guirlande 4+6 b
 À ses rameauxn’avait laissé l’offrande : 4+6 b
20  Il fait froid aux lieux qu’Amour fuit. 8 a
L’ombre humide éteignaitsa force languissante ; 6+6 a
Son front pour s’éleverfaisait un vain effort ; 6+6 b
Un éternel hiver,une eau triste et dormante 6+6 a
Jusque dans sa racineallait porter la mort. 6+6 b
25 « Hélas ! faut-il mourirsans conntre la vie ! 6+6 a
« Sans avoir vu des cieuxbriller les doux flambeaux ! 6+6 b
« Je n’atteindrai jamaisde ces arbres si beaux 6+6 b
 « La couronne verte et fleurie ! 8 a
« Ils dominent au loinsur les champs d’alentour : 6+6 a
30 « On dit que le soleildore leur beau feuillage ; 6+6 b
 « Et moi, sous leurimpénétrable ombrage, 4−6 b
 «Je devine à peine le jour ! 8 a
« Vallon je me meurs,votre triste influence 6+6 a
« À préparé ma chuteauprès de ma naissance. 6+6 a
35  « Bientôt, hélas !je ne dois plus gémir ! 4+6 a
 « Déjà ma feuillea cessé de frémir… 4+6 a
 «Je meurs, je meurs !» Ce douloureux murmure 4+6 a
 Toucha le dieuprotecteur du vallon. 4+6 b
 C’était le temps le noir Aquilon 4+6 b
40  Laisse, en fuyant,respirer la nature. 4+6 a
 « Non ! dit le dieu ;qu’un souffle de chaleur 4+6 a
 « Pénètre au seinde ta tige glacée ! 4+6 b
 « Ta vie heureuseest enfin commencée ; 4+6 b
 « Relève-toi,j’ai ranimé ta fleur. 4+6 a
45  « Je te consacreaux nymphes des bocages ; 4+6 a
 « À mes laurierstes rameaux vont s’unir, 4+6 b
« Et j’irai quelque joursous leurs jeunes ombrages 6+6 a
 « Chercher un souvenir. » 6 b
L’arbrisseau, faible encor,tressaillit d’espérance ; 6+6 a
50 Dans le pressentimentil gta l’existence ; 6+6 a
Comme l’aveugle-né,saisi d’un doux transport, 6+6 a
Voit fuir sa longue nuit,image de la mort, 6+6 a
Quand une main divineentr’ouvre sa paupière, 6+6 a
Et conduit à son âmeun rayon de lumière : 6+6 a
55 L’air qu’il respire alorsest un bienfait nouveau ; 6+6 a
 Il est plus pur :il vient d’un ciel si beau ! 4+6 a
mètre profils métriques : 8, 6+6, 4−6, (6)
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