Métrique en Ligne
a voyelle stable
er voyelle ambigüe
e "e" masculin
e "e" féminin
e "e" élidé
e "e" ignoré
e "e" écarté
12 longueur métrique
6-6 mètre
VRM_1/VRM4
corpus Pamela Puntel
Louis-Lucien VERMEIL
LES DOULEURS DE LA GUERRE
1870
IV
LA FOSSE ET L'AMBULANCE
Tuer, tuer toujours,c'est là toute la guerre ; 6+6 a
Mais tous ces morts, hélas !il faut qu'on les enterre. 6+6 a
Aussi, loin du bivac,on creusait, dans un champ, 6+6 b
Un énorme fossé.Dans ce lieu point de chant, 6+6 b
5 Point de cri, non pas un ;mais un morne silence. 6+6 a
Au sentier, près d'ici,se trouve une ambulance. 6+6 a
On creuse le fossébien large et bien profond ; 6+6 b
Les soldats travailleursdisparaissent au fond. 6+6 b
Serviteurs de la mort,ils vont à coups de bèche 6+6 a
10 Fouillant, sans s'arrêter,dans une terre sèche. 6+6 a
Quel immense sépulcre !Enfin, l'on dit : « Assez, 6+6 b
Sortez les fossoyeurs.» — Ils étaient harassés ! 6+6 b
O calme de la nuit,calme de là nature, 6+6 a
Tu seras le témoinde cette sépulture. 6+6 a
15 Voici, sur des brancardson apporte les morts ; 6+6 b
Et puis l'un après l'autreon dépouille les corps, 6+6 b
Avant de les coucherdans la fosse commune ! 6+6 a
On n'avait pour clartéque celle de la lune ; 6+6 a
Car autant rien vraimentque les rayons blafards 6+6 b
20 D'une lanterne ou deuxpour guider nos regards ! 6+6 b
L'aumônier répandaittout son cœur en prière, 6+6 a
Il essuyait parfoisle bord de sa paupière. 6+6 a
On achevait la tâche ;il ne restait qu'un corps : 6+6 b
C'était un officiertombé parmi les morts. 6+6 b
25 A son tour, on allaitle ranger dans la fosse, 6+6 a
Quand soudain l'officier,oh ! mon Dieu, c'est atroce ! — 6+6 a
Se soulevant un peu,dit d'une faible voix : 6+6 b
« Attendez, pas encore1 ! »
Est-ce la seule fois 6+6 b
Qu'un fossoyeur se trompe ?
Évanoui, tout blême, 6+6 a
30 Plus d'un n'a pu parlerdans ce moment suprême ! 6+6 a
Faut-il donc les laissertous ces monceaux humains 6+6 b
Pourrir sur les coteaux,pourrir sur les chemins ? 6+6 b
Faut-il donc les laissertous là sans sépulture, 6+6 a
La peste des vivants,l'effroi de la nature ? 6+6 a
35 Quand on est si pressépour enterrer les morts, 6+6 b
Qui se trompe une foisn'a pas trop de remords ?… 6+6 b
Oui, ce sont là, grand Dieu !les horreurs de la guerre ! 6+6 a
Mon cœur en est brisé ;mon âme se lacère ; 6+6 a
D'ailleurs on sait encorque, la nuit, des pillards, — 6+6 b
40 On en surprit, je crois,qui portaient des brassards, — 6+6 b
Des pillards, des voleurs,sur les champs de bataille, 6+6 a
Parcourent les sillons,les sentiers, la broussaille ; 6+6 a
Ils dépouillent les morts,achèvent les mourants, 6+6 b
Et dans l'ombre des boiscachent leurs pas errants ! 6+6 b
45 Près de ce champ funèbre,on trouve l'ambulance, 6+6 a
Au-dessus l'étendardde la croix se balance. 6+6 a
Saint asile de paix,au milieu des combats, 6+6 b
Refuge des blessésqu'on arrache au trépas ! 6+6 b
Et là, les infirmiers,troupe sûre et fidèle, 6+6 a
50 Prodiguent aux soldatstous leurs soins, tout leur zèle. 6+6 a
Qu'il est beau cet asile,œuvre de charité, — 6+6 b
Au pied de cette croixet par elle abrité ! 6+6 b
C'est par là seulementque le siècle s'honore, 6+6 a
C'est par là qu'il granditet doit grandir encore ! 6+6 a
55 Et puis, sous l'étendardde cette sainte croix, 6+6 b
Partout, femmes de cœur,nombreuses je vous vois 6+6 b
Veiller près des chevets,et de vos mains tremblantes 6+6 a
Assister les mourants,comme d'humbles servantes. 6+6 a
Ah ! quand pour tous les mauxvous avez des douceurs, 6+6 b
60 O femmes ! de Jésusvous êtes bien les sœurs ! 6+6 b
Historique
mètre profil métrique : 6+6
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