Métrique en Ligne
VOL_4/VOL171
VOLTAIRE
(François-Marie Arouet)
LES ÉPÎTRES
1706-1778
ÉPÎTRE CXIX
1776
À MADAME NECKER
J'étais nonchalamment tapi 8 a
Dans le creux de cette statue 8 b
Contre laquelle a tant glapi 8 a
Des méchants l'énorme cohue ; 8 b
5 Je voulais d'un écrit galant 8 c
Cajoler la belle héroïne 8 d
Qui me fit un si beau présent 8 c
Du haut de la double colline. 8 d
Mais on m'apprend que votre époux, 8 e
10 Qui sur la croupe du parnasse 8 f
S'était mis à côté de vous, 8 e
A changé tout à coup de place ; 8 f
Qu'il va de la cour de Phébus, 8 h
Petite cour assez brillante, 8 i
15 À la grosse cour de Plutus, 8 h
Plus solide et plus importante. 8 i
Je l'aimai lorsque dans Paris 8 j
De Colbert il prit la défense, 8 k
Et qu'au Louvre il obtint le prix 8 j
20 Que le goût donne à l'éloquence. 8 k
À Monsieur Turgot j'applaudis, 8 j
Quoiqu'il parût d'un autre avis 8 j
Sur le commerce et la finance. 8 k
Il faut qu'entre les beaux esprits 8 j
25 Il soit un peu de différence ; 8 k
Qu'à son gré chaque mortel pense ; 8 k
Qu'on soit honnêtement en France 8 k
Libre et sans fard dans ses écrits. 8 j
On peut tout dire, on peut tout croire : 8 m
30 Plus d'un chemin mène à la gloire, 8 m
Et quelquefois au paradis. 8 j
mètre profil métrique : 8
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