Métrique en Ligne
P = préposition
C = clitique
M = voyelle masculine
F = "e" féminin
| = césure
VIV_5/VIV216
Renée VIVIEN
À l'heure des mains jointes
1906
INTÉRIEUR
Dans mon âme a fleuri le miracle des roses. 6+6 a
Pour le mettre à l’abri, tenons les portes closes. 6+6 a
Je défends mon bonheur, comme on fait des trésors, 6+6 a
Contre les regards durs et les bruits du dehors. 6+6 a
5 Les rideaux sont tirés sur l’odorant silence, 6+6 a
Où l’heure au cours égal coule avec nonchalance. 6+6 a
Aucun souffle ne fait trembler le mimosa 6+6 a
Sur lequel, en chantant, un vol d’oiseaux pesa. 6+6 a
Notre chambre paraît un jardin immobile 6+6 a
10 Où des parfums errants viennent trouver asile. 6+6 a
Mon existence est comme un voyage accompli. 6+6 a
C’est le calme, c’est le refuge, c’est l’oubli. 6−6 a
Pour garder cette paix faite de lueurs roses, 6+6 a
O ma Sérénité ! tenons les portes closes. 6+6 a
15 La lampe veille sur les livres endormis, 6−6 a
Et le feu danse, et les meubles sont nos amis. 6−6 a
Je ne sais plus l’aspect glacial de la rue 6+6 a
Où chacun passe, avec une hâte recrue. 6+6 a
Je ne sais plus si l’on médit de nous, ni si 6+6 a
20 L’on parle encor… Les mots ne font plus mal ici. 6+6 a
Tes cheveux sont plus beaux qu’une forêt d’automne, 6+6 a
Et ton art soucieux les tresse et les ordonne. 6+6 a
Oui, les chuchotements ont perdu leur venin, 6+6 a
Et la haine d’autrui n’est plus qu’un mal bénin. 6+6 a
25 Ta robe verte a des frissons d’herbes sauvages, 6−6 a
Mon amie, et tes yeux sont pleins de paysages. 6+6 a
Qui viendrait nous troubler, nous qui sommes si loin 6+6 a
Des hommes ? Deux enfants oubliés dans un coin ? 6+6 a
Loin des pavés houleux où se fanent les roses, 6+6 a
30 Où s’éraillent les chants, tenons les portes closes… 6+6 a
mètre profil métrique : 6−6
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