Métrique en Ligne
a voyelle stable
er voyelle ambigüe
e "e" masculin
e "e" féminin
e "e" élidé
e "e" ignoré
e "e" écarté
12 longueur métrique
6-6 mètre
VIV_5/VIV205
Renée VIVIEN
À l'heure des mains jointes
1906
MENSONGE DU SOIR…
Or, par un soir pareil, je crus être poète… 6+6 a
J'avais rêvé, dans le silence trop exquis, 6−6 b
De soleils possédés et de lauriers conquis… 6+6 b
Et ma vie est semblable aux lendemains de fête. 6+6 a
5 Tout me fait mal, l'été, le rayon d'un fanal 6+6 a
Rouge sur l'eau nocturne, et le rythme des rames, 6+6 b
Les rosiers d'un jardin et les cheveux des femmes 6+6 b
Et leur regard, tout me fait mal, tout me fait mal. 6−6 a
Venez à moi, mes deux amours, mes bien-aimées… 6+6 a
10 Je vous entourerai de vos anciens décors, 6+6 b
Je vous rendrai vos fleurs, vos gemmes et vos ors, 6+6 b
Et je rallumerai vos torches consumées. 6+6 a
Vous fûtes ma splendeur et ma gloire et mon chant, 6+6 a
Toi, Loreley, clair de lune, rire d'opale. 6−6 b
15 Et toi dont la présence est calme et vespérale, 6+6 b
Et l'amour plus pensif que le soleil couchant. 6+6 a
O vous que mes désirs et mes pleurs ont parées, 6+6 a
Toi que j'aimais hier, toi que j'aime aujourd'hui. 6+6 b
Allons vers les palais d'où les reines ont fui, 6+6 b
20 Et vers les faibles mers qui n'ont point de marées. 6+6 a
Le dernier frisson d'or s'est tu dans les guêpiers… 6+6 a
Toi, pâle comme Atthis, et toi, ceinte de roses 6+6 b
Comme Dika, marchons sur les routes moroses 6+6 b
Qui n'ont point su garder l'empreinte de nos pieds. 6+6 a
25 Le présent despotique est comme un maître rude 6+6 a
Qui tourmente l'esclave au sommeil harassé… 6+6 b
Mes chères, descendons la pente du passé 6+6 b
En sentant que le soir est plein de lassitude. 6+6 a
Je songe à la fatigue, à l'ennui des retours 6+6 a
30 Qui suivent les départs vers les terres charmantes… 6+6 b
Allons ainsi jusqu'au futur, ô mes amantes ! 6−6 b
Sachant que nous avons vécu nos plus beaux jours. 6+6 a
mètre profil métrique : 6−6
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