Métrique en Ligne
a voyelle stable
er voyelle ambigüe
e "e" masculin
e "e" féminin
e "e" élidé
e "e" ignoré
e "e" écarté
12 longueur métrique
6-6 mètre
VIV_5/VIV172
Renée VIVIEN
À l'heure des mains jointes
1906
QU’UNE VAGUE L’EMPORTE…
La marée, en dormant, prolonge un souffle égal, 6+6 a
L’âme des conques flotte et bruit sur les rives… 6+6 b
Tout m’est hostile, et ma jeunesse me fait mal. 6−6 a
Je suis lasse d’aimer les formes fugitives. 6+6 b
5 Debout, je prends mon cœur où l’amour fut hier 6+6 c
Si puissant, et voici : je le jette à la mer. 6+6 c
Qu’une vague légère et dansante l’emporte, 6+6 a
Que la mer l’associe à son profond travail 6+6 b
Et l’entraîne à son gré, comme une chose morte, 6+6 a
10 Qu’un remous le suspende aux branches de corail, 6+6 b
Que le vouloir des vents contraires le soulève 6+6 c
Et qu’il roule, parmi les galets, sur la grève. 6+6 c
Qu’il hésite et qu’il flotte, un soir, emprisonné 6+6 a
Par la longue chevelure des algues blondes, 12 b
15 Que le songe de l’eau calme lui soit donné 6+6 a
Dans le fallacieux crépuscule des ondes… 6+6 b
Et que mon cœur, soumis enfin, tranquille et doux, 6+6 c
Obéisse au vouloir du vent et des remous. 6+6 c
Je le jette à la mer, comme l’anneau des Doges, 6+6 a
20 L’anneau d’or que les flots oublieux ont terni. 6+6 b
Et qui tomba, parmi les chants et les éloges, 6+6 a
Dans le bleu transparent, dans le vert infini… 6+6 b
L’heure est vaste, les morts charmantes sont en elle, 6+6 c
Et je donne mon cœur à la mer éternelle. 6+6 c
mètre profil métrique : 6÷6
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