Métrique en Ligne
P = préposition
C = clitique
M = voyelle masculine
F = "e" féminin
| = césure
VIV_4/VIV131
Renée VIVIEN
La Vénus des Aveugles
1904
À LA PERVERSE OPHÉLIE
Les évocations | de ma froide folie 6+6 a
Raniment les reflets | sur le marais stagnant 6+6 b
Où flotte ton regard, | ô perverse Ophélie ! 6+6 a
C’est là que mes désirs | te retrouvent, ceignant 6+6 b
5 D’iris bleus ton silence | et ta mélancolie, 6+6 c
C’est là que les échos | raillent en s’éloignant. 6+6 b
L’eau morte a, dans la nuit, | les langueurs des lagunes, 6+6 c
Et voici, dispensant | l’agonie et l’amour, 6+6 a
L’automne aux cheveux roux | mêlés de feuilles brunes. 6+6 c
10 L’ombre suit lentement | le lent départ du jour. 6+6 a
Comme un ressouvenir | d’antiques infortunes, 6+6 b
Le vent râle, et la nuit | prépare son retour. 6+6 a
Je sonde le néant | de ma froide folie. 6+6 b
T’ai-je noyée hier | dans le marais stagnant 6+6 c
15 Où flotte ton regard, | ô perverse Ophélie ? 6+6 b
Ai-je erré, vers le soir, | douloureuse, et ceignant 6+6 c
D’iris bleus ton silence | et ta mélancolie, 6+6 a
Tandis que les échos | raillent en s’éloignant ? 6+6 c
L’eau calme a-t-elle encor | les lueurs des lagunes ? 6+6 a
20 Et vois-tu s’incliner | sur ton défunt amour 6+6 b
L’automne aux cheveux roux | mêlés de feuilles brunes ? 6+6 a
Ai-je pleuré ta mort | dans l’énigme du jour 6+6 b
Qui disparaît, chargé | d’espoirs et d’infortunes ?… 6+6 a
— Ô rythme sans réveil, | ô rire sans retour ! 6+6 b
mètre profil métrique : 6+6
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