Métrique en Ligne
VIV_3/VIV86
Renée VIVIEN
Évocations
1903
VIVIANE
Les yeux fixes et las devant l’éternité, 6+6 a
Blême d’avoir connu l’épouvante des mondes, 6+6 b
Merwynn songe… Un visage aux paupières profondes 6+6 b
Le contemple à travers les feuillages d’été. 6+6 a
5 L’amour, comme un parfum plein de poisons, émane 6+6 c
Du corps de Viviane. 5 c
Des arbres violets et des infinis bleus 6+6 a
Ruissellent la tiédeur, et l’ombre et l’harmonie. 6+6 b
La lumière se meurt dans l’étreinte infinie 6+6 b
10 D’un lascif crépuscule aux reflets onduleux. 6+6 a
Voici que se rapproche, à pas lents, diaphane 6+6 c
Et longue, Viviane. 5 c
« Je te plains, ô Penseur dont le regard me fuit, 6+6 a
Car tu n’as point connu, toi qui vois toutes choses, 6+6 b
15 La pâleur des pavots et le rire des roses, 6+6 b
L’ardeur et la langueur des lèvres dans la nuit. 6+6 a
Pourquoi railler et fuir la volupté profane, 6+6 c
L’appel de Viviane ? » 5 c
Et Merwynn répondit : « Ma passive raison 6+6 a
20 Subit le charme aigu du mensonge et l’ivresse 6+6 b
Du péril. Ton accent persuade et caresse, 6+6 b
Modulant avec art l’exquise trahison. 6+6 a
Entre tes doigts cruels un lys meurtri se fane, 6+6 c
Perfide Viviane. 5 c
25 « Que le soleil d’amour qui ressemble au trépas 6+6 a
M’emprisonne à jamais sous le réseau du rêve, 6+6 b
Esclave du baiser à la blessure brève, 6+6 b
Du frôlement des mains, de l’étreinte des bras 6+6 a
Insinuants et frais ainsi qu’une liane, 6+6 c
30 Des bras de Viviane ! » 5 c
Le soir et la forêt recueillent le soupir 6+6 a
De l’Enchanteur vaincu par l’appel de lAmante. 6+6 b
Il voit, tandis qu’au loin le fleuve se lamente, 6+6 b
Les yeux d’or des oiseaux nocturnes refleurir 6+6 a
35 Et, triomphal parmi les astres, brûle et plane 6+6 c
L’astre de Viviane. 5 c
mètre profils métriques : 5, 6+6
forme globale type : suite périodique
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