Métrique en Ligne
P = préposition
C = clitique
M = voyelle masculine
F = "e" féminin
| = césure
VIV_2/VIV59
Renée VIVIEN
Cendres et Poussières
1902
DEVANT LA MORT
Ils me disent, tandis que je sanglote encore : 6+6 a
« Dans l’ombre du sépulcre où sa grâce pâlit, 6+6 b
Elle aspire la paix passagère du lit. 6+6 b
Les ténèbres au front, et dans les yeux l’aurore. 6+6 a
5 « Elle aura la splendeur de l’Esprit délivré, 6+6 a
Rêve, haleine, musique, essor, parfum, lumière. 6+6 b
Le cercueil ne la peut contenir tout entière, 6+6 b
Ni le sol, de chair morte et de pleurs enivré. 6+6 a
« Le cierge aux larmes d’or, le râle du cantique, 6+6 a
10 Les lys fanés, ne sont qu’un symbole menteur : 6+6 b
Dans une aube d’avril qui vient avec lenteur, 6+6 b
Elle refleurira, violette mystique. » 6+6 a
— Et j’écoute parmi les temples de la mort. 6+6 a
Je sens monter vers moi la chaleur de la terre, 6+6 b
15 Dont l’accablante odeur recèle le mystère 6+6 b
Du sanglot qui se tait et du rayon qui dort. 6+6 a
J’écoute, mais le vent des espaces emporte 6+6 a
L’audacieux espoir des infinis sereins… 6+6 b
Elle ne sera plus dans l’heure que j’étreins, 6+6 b
20 L’heure unique et certaine, et moi, je la crois morte. 6+6 a
La nuit, dont la langueur ne craint plus le soleil, 6+6 a
L’enveloppant du bleu féerique de ses voiles, 6+6 b
Éteint jusqu’aux lueurs lointaines des étoiles, 6+6 b
Et le vin des pavots lui verse le sommeil. 6+6 a
25 Ô Morte que j’aimais, ô Pâleur étendue 6+6 a
Dans l’immobili des néants noirs et froids, 6+6 b
Je n’ose t’apporter que les fleurs d’autrefois 6+6 b
Et mes sanglots païens sur ta beauté perdue. 6+6 a
mètre profil métrique : 6+6
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