Métrique en Ligne
P = préposition
C = clitique
M = voyelle masculine
F = "e" féminin
| = césure
VIV_2/VIV57
Renée VIVIEN
Cendres et Poussières
1902
À UNE FEMME
Tendre à qui te lapide | et mortelle à qui t’aime, 6+6 a
Faisant de l’attitude | un frisson de poème, 6+6 a
Ô Femme dont la grâce | enfantine et suprême 6+6 a
Triomphe dans la fange | et les pleurs et le sang, 6+6 a
5 Tu n’aimes que la main | qui meurtrit ta faiblesse, 6+6 b
La parole qui trompe | et le baiser qui blesse, 6+6 b
L’antique préjugé | qui meurt avec noblesse 6+6 b
Et le désir d’un jour | qui sourit en passant. 6+6 a
Férocité passive, | âme légère et douce, 6+6 a
10 Pour t’attirer, il faut | que le geste repousse : 6+6 a
Ta chair inerte appelle, | en râlant, la secousse 6+6 a
Et l’effort sans beauté | du mâle triomphant. 6+6 a
Esclave du hasard, | des choses et de l’heure, 6+6 b
Être ondoyant, en qui | rien de vrai ne demeure, 6+6 b
15 Tu n’accueilles jamais | la passion qui pleure 6+6 b
Ni l’amour qui languit | sous ton regard d’enfant. 6+6 a
Le baume du banal | et le fard du factice, 6+6 a
L’absurdité des lois, | la vanité du vice 6+6 a
Et l’amant dont l’orgueil | contente ton caprice, 6+6 a
20 Suffisent à ton cœur | sans rêve et sans espoir. 6+6 a
Jamais tu ne t’éprends | de la grâce d’un songe, 6+6 b
D’un reflet dont le charme | expirant se prolonge, 6+6 b
D’un écho dans lequel | le souvenir se plonge, 6+6 b
Jamais tu ne pâlis | à l’approche du soir. 6+6 a
mètre profil métrique : 6+6
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