Métrique en Ligne
P = préposition
C = clitique
M = voyelle masculine
F = "e" féminin
| = césure
VIV_2/VIV43
Renée VIVIEN
Cendres et Poussières
1902
L’AUTOMNE
L’automne s’exaspère ainsi qu’une Bacchante, 6+6 a
Folle du sang des fruits et du sang des baisers 6+6 b
Et dont on voit frémir les seins inapaisés… 6+6 b
L’Automne s’assombrit ainsi qu’une Bacchante 6+6 a
5 Au sortir des festins empourprés. Elle chante 6+6 a
La moite lassitude et l’oubli des baisers. 6+6 b
Les yeux à demi-morts, l’Automne se réveille 6+6 a
Dans le défaillement des clartés et des fleurs, 6+6 b
Et le soir appauvrit le faste des couleurs. 6+6 b
10 Les yeux à demi-morts, l’Automne se réveille : 6+6 a
Ses membres sont meurtris et son âme est pareille 6+6 a
Aux coupes sans ivresse où s’effeuillent les fleurs. 6+6 b
Ayant bu l’amertume et la haine de vivre 6+6 a
Dans le flot triomphal des vignes de l’été, 6+6 b
15 Elle a connu le goût de la satiété. 6+6 b
L’éternelle amertume et la haine de vivre 6+6 a
Corrompent le festin où le monde s’enivre, 6+6 a
Étendu sur le lit de roses de l’été. 6+6 b
L’Automne, ouvrant ses mains d’appel et de faiblesse, 6+6 a
20 Se meurt du souvenir accablant de l’amour, 6+6 b
Et n’ose en espérer l’impossible retour. 6+6 b
Sa chair de volupté, de langueur, de faiblesse, 6+6 a
Implore le venin de la bouche qui blesse 6+6 a
Et qui sait recueillir les sanglots de l’amour. 6+6 b
25 Le cœur à demi-mort, l’Automne se réveille 6+6 a
Et contemple l’amour à travers le passé. 6+6 b
Le feu vacille au fond de son regard lassé. 6+6 b
Le cœur à demi-mort, l’Automne se réveille : 6+6 a
La vigne se dessèche et périt sur la treille 6+6 a
30 Dans le lointain pâlit la rive du passé. 6+6 b
mètre profil métrique : 6+6
logo du CRISCO logo de l'université