Métrique en Ligne
P = préposition
C = clitique
M = voyelle masculine
F = "e" féminin
| = césure
VIV_1/VIV2
Renée VIVIEN
Études et Préludes
1901
BACCHANTE TRISTE
Le jour ne perce plus de flèches arrogantes 6+6 a
Les bois pleins d’ombre tiède et de rayons enfuis, 6+6 b
Et c’est l’heure troublée où dansent les Bacchantes 6+6 a
Parmi l’accablement des rythmes alanguis. 6+6 b
5 Leurs cheveux emmêlés pleurent le sang des vignes, 6+6 a
Leurs pieds vifs sont légers comme l’aile des vents, 6+6 b
Et le rose des chairs, la souplesse des lignes 6+6 a
Remplissent ta forêt de sourires mouvants. 6+6 b
La plus jeune a des chants qui ressemblent au râle : 6+6 a
10 Sa gorge d’amoureuse est lourde de sanglots. 6+6 b
Elle n’est point pareille aux autres, — elle est pâle, 6+6 a
Son front a l’amertume et l’orage des flots. 6+6 b
Elle est ivre à demi, mais son ivresse est triste, 6+6 a
Sans éblouissements de rêves amoureux : 6+6 b
15 Le vin de pourpre et d’or, où le soleil persiste, 6+6 a
Le vin des vieux chanteurs lui laisse un goût fiévreux. 6+6 b
Tout en elle est lassé des fausses allégresses. 6+6 a
Le sel mordant des pleurs, qui désole et meurtrit, 6+6 b
Vient corrompre la flamme et le miel des caresses : 6+6 a
20 Aux festins, elle seule est sombre quand on rit. 6+6 b
Car elle se souvient des baisers qu’on oublie, 6+6 a
Elle n’apprendra pas le désir sans douleurs, 6+6 b
Celle qui voit toujours avec mélancolie 6+6 a
Au fond des soirs d’orgie agoniser les fleurs. 6+6 b
mètre profil métrique : 6+6
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