Métrique en Ligne
P = préposition
C = clitique
M = voyelle masculine
F = "e" féminin
| = césure
VIG_1/VIG21
Alfred de VIGNY
POÈMES ANTIQUES ET MODERNES
1826
LIVRE MODERNE
Paris
Élévation
« Prends ma main. Voyageur, et montons sur la Tour.― 6+6 a
Regarde tout en bas, et regarde à l'entour. 6+6 a
Regarde jusqu'au bout de l'horizon, regarde 6+6 b
Du nord au sud. Partout où ton œil se hasarde, 6+6 b
5 Qu'il s'attache avec feu, comme l'œil du serpent 6+6 a
Qui pompe du regard ce qu'il suit en rampant, 6+6 a
Tourne sur le donjon qu'un parapet prolonge, 6+6 b
D'où la vue à loisir sur tous les points se plonge 6+6 b
Et règne, du zénith, sur un monde mouvant 6+6 a
10 Comme l'éclair, l'oiseau, le nuage et le vent. 6+6 a
Que vois-tu dans la nuit, à nos pieds, dans l'espace, 6+6 b
Et partout où mon doigt tourne, passe et repasse ? 6+6 b
― Je vois un cercle noir si large et si profond, 6+6 a
Que je n'en aperçois ni le bout ni le fond. 6+6 a
15 Des collines, au loin, me semblent sa ceinture, 6+6 b
Et pourtant je ne vois nulle part la nature, 6+6 b
Mais partout la main d'homme et l'angle que sa main 6+6 a
Impose à la matière en tout travail humain. 6+6 a
Je vois ces angles noirs et luisants qui, dans l'ombre, 6+6 b
20 L'un sur l'autre entassés, sans ordre ni sans nombre, 6+6 b
Coupent des murs blanchis pareils à des tombeaux. 6+6 a
― Je vois fumer, brûler, éclater des flambeaux, 6+6 a
Brillant sur cet abîme où l'air pénètre à peine 6+6 b
Comme des diamants incrustés dans l'ébène. 6+6 b
25 ― Un fleuve y dort sans bruit, replié dans son cours, 6+6 a
Comme dans un buisson la couleuvre aux cent tours. 6+6 a
Des ombres de palais, de dômes et d'aiguilles, 6+6 b
De tours et de donjons, de clochers, de bastilles, 6+6 b
De châteaux-forts, de kiosks et d'aigus minarets ; 6+6 a
30 De formes de remparts, de jardins, de forêts, 6+6 a
De spirales, d'arceaux, de parcs, de colonnades, 6+6 b
D'obélisques, de ponts, de portes et d'arcades, 6+6 b
Tout fourmille et grandit, se cramponne en montant, 6+6 a
Se courbe, se replie, ou se creuse ou s'étend. 6+6 a
35 ― Dans un brouillard de feu je crois voir ce grand rêve. 6+6 b
La Tour où nous voilà dans ce cercle s'élève ; 6+6 b
En le traçant jadis, c'est ici, n'est-ce pas, 6+6 a
Que Dieu même a posé le centre du compas ? 6+6 a
Le vertige m'enivre, et sur mes yeux il pèse. 6+6 b
40 Vois-je une Roue ardente, ou bien une Fournaise ? » 6+6 b
――――――
― Oui, c'est bien une Roue ; et c'est la main de Dieu 6+6 a
Qui tient et fait mouvoir son invisible essieu. 6+6 a
Vers le but inconnu sans cesse elle s'avance. 6+6 b
On la nomme PARIS, le pivot de la France. 6+6 b
45 Quand la vivante Roue hésite dans ses tours, 6+6 a
Tout hésite et s'étonne, et recule en son cours. 6+6 a
Les rayons effrayés disent au cercle : « Arrête. » 6+6 b
Il le dit à son tour aux cercles dont la crête 6+6 b
S'enchâsse dans la sienne et tourne sous sa loi. 6+6 a
50 L'un le redit à l'autre ; et l'impassible roi, 6+6 a
Paris, l'axe immortel, Paris, l'axe du monde, 6+6 b
Puise ses mouvements dans sa vigueur profonde, 6+6 b
Les communique à tous, les imprime à chacun, 6+6 a
Les impose de force, et n'en reçoit aucun. 6+6 a
55 Il se meut ; tout s'ébranle, et tournoie et circule ; 6+6 b
Le cœur du ressort bat, et pousse la bascule ; 6+6 b
L'aiguille tremble et court à grands pas ; le levier 6+6 a
Monte et baisse en sa ligne, et n'ose dévier. 6+6 a
Tous marchent leur chemin, et chacun d'eux écoute 6+6 b
60 Le pas régulateur qui leur creuse la route. 6+6 b
Il leur faut écouter et suivre ; il le faut bien : 6+6 a
Car lorsqu'il arriva, dans un temps plus ancien, 6+6 a
Qu'un rouage isola son mouvement diurne, 6+6 b
Dans le bruit du travail demeura taciturne, 6+6 b
65 Et, brisa, par orgueil, sa chaîne et son ressort, 6+6 a
Comme un bras que l'on coupe, il fut frappé de mort. 6+6 a
Car Paris l'éternel de leurs efforts se joue, 6+6 b
Et le moyeu divin tournerait sans la roue ; 6+6 b
Quand même tout voudrait revenir sur ses pas, 6+6 a
70 Seul il irait ; lui seul ne s'arrêterait pas, 6+6 a
Et tu verrais la force et l'union ravie 6+6 b
Aux rayons qui partaient de son centre de vie. 6+6 b
C'est donc bien, voyageur, une roue en effet. 6+6 a
Le vertige parfois est prophétique. Il fait 6+6 a
75 Qu'une fournaise ardente éblouit ta paupière ? 6+6 b
C'est la fournaise aussi que tu vois. ― Sa lumière 6+6 b
Teint de rouge les bords du ciel noir et profond ; 6+6 a
C'est un feu sous un dôme obscur, large et sans fond ; 6+6 a
Là, dans les nuits d'hiver et d'été, quand les heures 6+6 b
80 Font du bruit en sonnant sur le toit des demeures, 6+6 b
Parce que l'homme y dort, là veillent des Esprits, 6+6 a
Grands ouvriers d'une œuvre et sans nom et sans prix. 6+6 a
La nuit, leur lampe brûle, et, le jour, elle fume ; 6+6 b
Le jour, elle a fumé, le soir, elle s'allume, 6+6 b
85 Et toujours et sans cesse alimente les feux 6+6 a
De la Fournaise d'or que nous voyons tous deux, 6+6 a
Et qui, se reflétant sur la sainte coupole, 6+6 b
Est du globe endormi la céleste auréole. 6+6 b
Chacun d'eux courbe un front pâle, il prie, il écrit, 6+6 a
90 Il désespère, il pleure ; il espère, il sourit ; 6+6 a
Il arrache son sein et ses cheveux, s'enfonce 6+6 b
Dans l'énigme sans fin dont Dieu sait la réponse, 6+6 b
Et dont l'humanité, demandant son décret, 6+6 a
Tous les mille ans rejette et cherche le secret. 6+6 a
95 Chacun d'eux pousse un cri d'amour vers une idée. 6+6 b
L'un1 soutient en pleurant la croix dépossédée, 6+6 b
S'assied près du Sépulcre et seul, comme un banni, 6+6 a
Il se frappe en disant :Lamma Sabacthani ; 6+6 a
Dans son sang, dans ses pleurs, il baigne, il noie, il plonge 6+6 b
100 La couronne d'épine et la lance et l'éponge, 6+6 b
Baise le corps du Christ, le soulève, et lui dit : 6+6 a
« Reparais, Roi des Juifs, ainsi qu'il est prédit ; 6+6 a
Viens, ressuscite encore aux yeux du seul apôtre. 6+6 b
L'Église meurt : renais dans sa cendre et la nôtre, 6+6 b
105 Règne, et sur les débris des schismes expiés, 6+6 a
Renverse tes gardiens des lueurs de tes pieds. » 6+6 a
Rien. Le corps du Dieu ploie aux mains du dernier homme, 6+6 b
Prêtre pauvre et puissant pour Rome et malgré Rome. 6+6 b
Le cadavre adoré, de ses clous immortels 6+6 a
110 Ne laisse plus tomber de sang pour ses autels ; 6+6 a
Rien. Il n'ouvrira pas son oreille endormie 6+6 b
Aux lamentations du nouveau Jérémie, 6+6 b
Et le laissera seul, mais d'une habile main, 6+6 a
Retremper la tiare en l'alliage humain. 6+6 a
115 « Liberté ! "2 crie un autre, et soudain la tristesse 6+6 b
Comme un taureau le tue aux pieds de sa déesse, 6+6 b
Parce qu'ayant en vain quarante ans combattu, 6+6 a
Il ne peut rien construire où tout est abattu. 6+6 a
N'importe ! Autour de lui des travailleurs sans nombre, 6+6 b
120 Aveugles, inquiets, cherchent à travers l'ombre 6+6 b
Je ne sais quels chemins qu'ils ne connaissent pas, 6+6 a
Réglant et mesurant, sans règle et sans compas, 6+6 a
L'un sur l'autre semant des arbres sans racines, 6+6 b
Et mettant au hasard l'ordre dans les ruines. 6+6 b
125 Et, comme il est écrit que chacun porte en soi 6+6 a
Ce mal qui le tuera, regarde en bas, et voi. 6+6 a
Derrière eux s'est groupée une famille forte,3 6+6 b
Qui les ronge et du pied pile leur œuvre morte, 6+6 b
Écrase les débris qu'a faits la Liberté, 6+6 a
130 Y roule le niveau qu'on nomme Égalité, 6+6 a
Et veut les mettre en cendre, afin que pour sa tête 6+6 b
L'homme n'ait d'autre abri que celui qu'elle apprête ; 6+6 b
Et c'est un temple : un temple immense, universel, 6+6 a
Où l'homme n'offrira ni l'encens, ni le sel, 6+6 a
135 Ni le sang, ni le pain, ni le vin, ni l'hostie, 6+6 b
Mais son temps et sa vie en œuvre convertie, 6+6 b
Mais son amour de tous, son abnégation 6+6 a
De lui, de l'héritage et de la nation. 6+6 a
Seuls, sans père et sans fils, soumis à la parole, 6+6 b
140 L'union est son but et le travail son rôle, 6+6 b
Et, selon celui-là qui parle après Jésus, 6+6 a
Tous seront appelés et tous seront élus. 6+6 a
― Ainsi tout est osé ! Tu vois, pas de statue 6+6 b
D'homme, de roi, de Dieu, qui ne soit abattue, 6+6 b
145 Mutilée à la pierre et rayée au couteau, 6+6 a
Démembrée à la hache et broyée au marteau ! 6+6 a
Or ou plomb, tout métal est plongé dans la braise, 6+6 b
Et jeté pour refondre en l'ardente fournaise. 6+6 b
Tout brûle, craque, fume et coule ; tout cela 6+6 a
150 Se tord, s'unit, se fend, tombe là, sort de là, 6+6 a
Cela siffle et murmure ou gémit ; cela crie, 6+6 b
Cela chante, cela sonne, se parle et prie ; 6+6 b
Cela reluit, cela flambe et glisse dans l'air, 6+6 a
Éclate en pluie ardente ou serpente en éclair. 6+6 a
155 Œuvre, ouvriers, tout brûle ; au feu tout se féconde : 6+6 b
Salamandres partout ! ― Enfer ! Éden du monde ! 6+6 b
Paris ! principe et fin ! Paris ! ombre et flambeau !… 6+6 a
― Je ne sais si c'est mal, tout cela ; mais c'est beau ! 6+6 a
Mais c'est grand ! mais on sent jusqu'au fond de son âme 6+6 b
160 Qu'un monde tout nouveau se forge à cette flamme, 6+6 b
Ou soleil, ou comète, on sent bien qu'il sera ; 6+6 a
Qu'il brûle ou qu'il éclaire, on sent qu'il tournera, 6+6 a
Qu'il surgira brillant à travers la fumée, 6+6 b
Qu'il vêtira pour tous quelque forme animée, 6+6 b
165 Symbolique, imprévue et pure, on ne sait quoi, 6+6 a
Qui sera pour chacun le signe d'une foi, 6+6 a
Couvrira, devant Dieu, la terre comme un voile, 6+6 b
Ou de son avenir sera comme l'étoile, 6+6 b
Et, dans des flots d'amour et d'union, enfin 6+6 a
170 Guidera la famille humaine vers sa fin ; 6+6 a
Mais que peut-être aussi, brûlant, pareil au glaive 6+6 b
Dont le feu dessécha les pleurs dans les yeux d'Ève, 6+6 b
Il ira labourant le globe comme un champ, 6+6 a
Et semant la douleur du levant au couchant : 6+6 a
175 Rasant l'œuvre de l'homme et des temps comme l'herbe 6+6 b
Dont un vaste incendie emporte chaque gerbe, 6+6 b
En laissant le désert, qui suit son large cours 6+6 a
Comme un géant vainqueur, s'étendre pour toujours. 6+6 a
Peut-être que, partout où se verra sa flamme, 6+6 b
180 Dans tout corps s'éteindra le cœur, dans tout cœur l'âme, 6+6 b
Que rois et nations, se jetant à genoux, 6+6 a
Aux rochers ébranlés crieront : « Écrasez-nous ! 6+6 a
Car voilà que Paris encore nous envoie 6+6 b
Une perdition qui brise notre voie ! » 6+6 b
185 ― Que fais-tu donc, Paris, dans ton ardent foyer ? 6+6 a
Que jetteras-tu donc dans ton moule d'acier ? 6+6 a
Ton ouvrage est sans forme, et se pétrit encore 6+6 b
Sous la main ouvrière et le marteau sonore ; 6+6 b
Il s'étend, se resserre, et s'engloutit souvent 6+6 a
190 Dans le jeu des ressorts et du travail savant, 6+6 a
Et voilà que déjà l'impatient esclave 6+6 b
Se meut dans la Fournaise, et, sous les flots de lave, 6+6 b
Il nous montre une tête énorme, et des regards 6+6 a
Portant l'ombre et le jour dans leurs rayons hagards. 6+6 a
――――――
195 Je cessai de parler, car, dans le grand silence, 6+6 b
Le sourd mugissement du centre de la France 6+6 b
Monta jusqu'à la tour où nous étions placés, 6+6 a
Apporté par le vent des nuages glacés. 6+6 a
― Comme l'illusion de la raison se joue ! 6+6 b
200 Je crus sentir mes pieds tourner avec la roue, 6+6 b
Et le feu du brasier qui montait vers les cieux 6+6 a
M'éblouit tellement que je fermai les yeux. 6+6 a
――――――
― « Ah ! dit le Voyageur, la hauteur où nous sommes 6+6 b
De corps et d'âme est trop pour la force des hommes. 6+6 b
205 La tête a ses faux pas comme le pied les siens ; 6+6 a
Vous m'avez soutenu, c'est moi qui vous soutiens, 6+6 a
Et je chancelle encor, n'osant plus sur la terre 6+6 b
Contempler votre ville et son double mystère. 6+6 b
Mais je crains bien pour elle et pour vous, car voilà 6+6 a
210 Quelque chose de noir, de lourd, de vaste, là, 6+6 a
Au plus haut point du ciel, où ne sauraient atteindre 6+6 b
Les feux dont l'horizon ne cesse de se teindre ; 6+6 b
Et je crois entrevoir ce rocher ténébreux 6+6 a
Qu'annoncèrent jadis les prophètes hébreux. 6+6 a
215 Lorsqu'une meule énorme, ont-ils dit ― Il me semble 6+6 b
La voir. ― apparaîtra sur la cité ― Je tremble 6+6 b
Que ce ne soit Paris.dont les enfants auront 6+6 a
Effacé Jésus-Christ du cœur comme du front 6+6 a
Vous l'avez fait ! ― alors que la ville enivrée 6+6 b
220 D'elle-même, au plaisir du sang sera livrée 6+6 b
Qu'en pensez-vous ? ― alors l'Ange la rayera 6+6 a
Du monde, et le rocher du ciel l'écrasera. » 6+6 a
――――――
Je souris tristement : ― « Il se peut bien, lui dis-je, 6+6 b
Que cela nous arrive avec ou sans prodige ; 6+6 b
225 Le ciel est noir sur nous ; mais il faudrait alors 6+6 a
Qu'ailleurs, pour l'avenir, il fût d'autres trésors, 6+6 a
Et je n'en connais pas. Si la force divine 6+6 b
Est en ceux dont l'esprit sent, prévoit et devine, 6+6 b
Elle est ici. ― Le Ciel la révère. ― Et sur nous 6+6 a
230 L'ange exterminateur frapperait à genoux, 6+6 a
Et sa main, à la fois flamboyante et timide, 6+6 b
Tremblerait de commettre un second déicide. 6+6 b
Mais abaissons nos yeux, et n'allons pas chercher 6+6 a
Si ce que nous voyons est nuage ou rocher. 6+6 a
235 Descendons et quittons cette imposante cime 6+6 b
D'où l'esprit voit un rêve et le corps un abîme. 6+6 b
― Je ne sais d'assurés, dans le chaos du sort, 6+6 a
Que deux points seulement, LA SOUFFRANCE ET LA MORT. 6+6 a
Tous les hommes y vont avec toutes les villes. 6+6 b
240 Mais les cendres, je crois, ne sont jamais stériles. 6+6 b
Si celles de Paris un jour sur ton chemin 6+6 a
Se trouvent, pèse-les, et prends-nous dans ta main, 6+6 a
Et, voyant à la place une rase campagne, 6+6 b
Dis : « Le volcan a fait éclater sa montagne ! » 6+6 b
245 Pense au triple labeur que je t'ai révélé, 6+6 a
Et songe qu'au-dessus de ceux dont j'ai parlé 6+6 a
Il en fut de meilleurs et de plus purs encore, 6+6 b
Rares parmi tous ceux dont leur temps se décore, 6+6 b
Que la foule admirait et blâmait à moitié, 6+6 a
250 Des hommes pleins d'amour, de doute et de pitié, 6+6 a
Qui disaient :Je ne sais, des choses de la vie, 6+6 b
Dont le pouvoir ou l'or ne fut jamais l'envie, 6+6 b
Et qui, par dévouement, sans détourner les yeux, 6+6 a
Burent jusqu'à la lie un calice odieux. 6+6 a
255 ― Ensuite, Voyageur, tu quitteras l'enceinte, 6+6 b
Tu jetteras au vent cette poussière éteinte, 6+6 b
Puis, levant seul ta voix dans le désert sans bruit, 6+6 a
Tu crieras ; "Pour longtemps le monde est dans la nuit ! » 6+6 a
Écrit le
M. l'abbé de Lamennais.
Benjamin Constant.
L'école Saint-Simonienne.
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