Métrique en Ligne
P = préposition
C = clitique
M = voyelle masculine
F = "e" féminin
| = césure
VIC_2/VIC50
Gabriel VICAIRE
A LA BONNE FRANQUETTE
1892
Passionnette
A Francisque Allombert
I
Mon Isabelle 4 a
N’a, Dieu merci, 4 b
D’autre souci 4 b
Que d’être belle. 4 a
5 Qu’il fait bon voir 4 c
Son teint de rose ! 4 d
C’est, je suppose, 4 d
Tout son avoir. 4 c
Que d’assurance 4 e
10 En ces beaux yeux, 4 f
Les plus joyeux 4 f
Qui soient en France ! 4 e
C’est rire un brin 4 g
Qu’elle demande. 4 h
15 Elle est gourmande 4 h
Comme un serin. 4 g
D’ailleurs, bébête, 4 i
J’en ai grand’peur ; 4 j
Rien dans le cœur 4 j
20 Ni dans la tête. 4 i
Du sérieux 4 f
Comme une autruche ; 4 k
Jamais perruche 4 k
N’a parlé mieux. 4 f
25 Oui. Mais on rêve 4 l
De l’embrasser. 4 m
Faut-il danser ? 4 m
Elle a la fève. 4 l
Puis elle rit ; 4 n
30 Cela me touche. 4 o
Vraiment sa bouche 4 o
A tant d’esprit ! 4 n
II
Quand reverdira 5 p
La saison des roses, 5 q
35 Que de tendres choses 5 q
Mon cœur te dira, 5 p
Que de tendres choses. 5 q
Au milieu des roses ! 5 q
Donne tes yeux bleus 5 f
40 Pour que je les baise, 5 s
Ta bouche de fraise, 5 s
Ton corps onduleux ; 5 f
Donne que je baise 5 s
Ta bouche de fraise. 5 s
45 Comme sur un pré 5 m
L’alouette folle, 5 t
Ta gaîté s’envole 5 t
Dans le soir doré, 5 m
Et, comme toi folle, 5 t
50 Mon âme s’envole. 5 t
Ma mie aux doux yeux, 5 f
Ne sois plus méchante ; 5 u
Entends ce que chante 5 u
L’arbre merveilleux : 5 f
55 Entends donc, méchante, 5 u
L’oiselet qui chante. 5 u
III
Si Clodion t’avait connue, 8 v
Rose et fraîche comme une infante, 8 u
Oh ! quelle chose ébouriffante 8 u
60 Il eût faite avec ta chair nue ! 8 v
Si Greuze t’avait rencontrée 8 w
Folâtrant sur les bords de l’Oise, 8 x
Quelle piquante villageoise 8 x
Le bon peintre nous eût montrée ! 8 w
65 Si Fragonard t’avait surprise 8 y
En quelque forêt d’Arcadie, 8 z
Qu’il eût fait d’une main hardie 8 z
Voler tes jupes dans la brise ! 8 y
Si Parny t’avait bien aimée, 8 w
70 Follement comme il faut qu’on t’aime, 8 a
Quel interminable poème 8 a
Dirait ta nuque parfumée ! 8 w
Mais assez de batifolage. 8 b
Tu n’as pas eu cette fortune, 8 c
75 Et je suis seul, au clair de lune, 8 c
A célébrer ton cœur volage. 8 b
IV
Et nous avons eu vraiment 7 d
Tout là-bas, dans la province, 7 e
Et nous avons eu vraiment 7 d
80 Beaucoup, beaucoup d’agrément. 7 d
Oui, ma foi, je fus heureux, 7 f
Comment dire ? Comme un prince ; 7 e
Oui, ma foi, je fus heureux 7 f
Puisque j’étais amoureux. 7 f
85 Nous allions cueillir des fleurs 7 f
Au marais, dans la prairie ; 7 z
Nous allions cueillir des fleurs 7 f
Moins fraîches que ses couleurs. 7 f
Nous dormions au fond des bois 7 g
90 Non sans quelque effronterie ; 7 z
Nous dormions au fond des bois, 7 g
Pas toujours, mais quelquefois. 7 g
Et, le soir, comme on dînait 7 h
Dans notre petite auberge ! 7 i
95 Et, le soir, comme on dînait ! 7 h
C’est l’amour qui cuisinait. 7 h
La rivière clapotait, 7 h
Gaîment, entre chaque berge. 7 i
La rivière clapotait ; 7 h
100 Notre cœur, à nous, chantait. 7 h
Des taquineurs de goujons 7 j
On voyait la troupe insigne ; 7 k
Des taquineurs de goujons 7 j
S’espaçaient parmi les joncs. 7 j
105 Je les reverrai souvent, 7 d
Nos bons pêcheurs à la ligne ; 7 k
Je les reverrai souvent, 7 d
Héroïques, dans le vent. 7 d
V
Petite folle 4 t
110 On te connaît ; 4 h
Ton fin cœur n’est 4 h
Que faribole. 4 t
Il farandole 4 t
Un tantinet, 4 h
115 Et ton bonnet 4 h
Au loin s’envole. 4 t
Bah ! danse encor 4 l
A ton fil d’or, 4 l
Marionnette. 4 i
120 Moi, je rirai 4 m
Tant que j’aurai 4 m
Ma blondinette. 4 i
VI
J’aime ses yeux et j’adore sa bouche. 4+6 o
Sa bouche rose est une fleur de lin ; 4+6 g
125 Ses yeux sont verts comme l’eau du moulin, 4+6 g
D’un vert si tendre, oh ! pas du tout farouche. 4+6 o
Elle sourit après qu’elle a dansé ; 4+6 m
Ses cheveux d’or lui font une auréole. 4+6 t
Un peu perverse, adorablement folle, 4+6 t
130 Elle me rend tout le siècle passé. 4+6 m
Une malice est au coin de ses lèvres, 4+6 n
Une fossette à son joli menton, 4+6 o
Et je crois voir, gardant son blanc mouton, 4+6 o
Quelque bergère en pâte de vieux Sèvres. 4+6 n
135 Mais la bergère a plus d’un amoureux ; 4+6 f
Son cœur est traître, à la petite masque. 4+6 b
Elle est cruelle, elle est surtout fantasque. 4+6 b
Ah ! le mouton n’est pas toujours heureux ! 4+6 f
VII
C’est madame Pot-au-feu. 7 p
140 Avec ses airs de Pontoise, 7 x
Sous son petit jersey bleu, 7 p
L’œil à tout, sournoise un peu, 7 p
Elle est bourgeoise, bourgeoise ! 7 x
C’est madame Jupe-au-vent, 7 d
145 Sans peur, merci ni reproche. 7 q
Gaillarde après comme avant, 7 d
Experte à tout jeu savant, 7 d
Elle est gavroche, gavroche. 7 q
C’est madame Lucifer, 7 r
150 Aux yeux luisants comme braise ; 7 s
Le cœur et la jambe en l’air. 7 r
Et des mots ! Brrıbrrı… L’Enfer ! 7 r
Elle est mauvaise, mauvaise. 7 s
C’est madame nos amours, 7 s
155 Adorable tout de même, 7 a
La belle aux yeux de velours 7 s
A qui je reviens toujours ; 7 s
C’est ma mignonne et je l’aime ! 7 a
VIII
Ô m’amour, ô friandise. 7 y
160 Que veux-tu que je te dise ? 7 y
Tu ne m’aimes plus, c’est bien. 7 g
Je crois que tu n’y peux rien ; 7 g
Tu n’es vraiment pas méchante. 7 u
Ah, Dieu non ! Pourvu qu’on chante 7 u
165 C’est bien tout ce qu’il te faut, 7 t
Et ton cœur est sans défaut. 7 t
Ton cœur ! Sais-tu s’il existe. 7 u
Il n’a jamais été triste. 7 u
C’est un joli cœur naissant 7 d
170 Qu’on endort en le berçant 7 d
Avec un chant de nourrice. 7 y
Il n’a pas de cicatrice. 7 y
C’est une flûte en roseau, 7 v
C’est une plume d’oiseau. 7 v
175 Ta vie est toujours en fête ; 7 i
Tu n’as pas idée en tête 7 i
Qui se tienne un peu debout. 7 w
Tu souris et puis c’est tout. 7 w
Pourquoi pas ? Vive la rose ! 7 d
180 Faut-il qu’un pédant morose 7 d
Se mêle d’effaroucher 7 m
La tendre fleur du pêcher ? 7 m
Lorsque tout se renouvelle 7 a
Et qu’on a dans la cervelle 7 a
185 Le soleil de la saison, 7 o
Que sert de parler raison 7 o
Aux folâtres églantines ? 7 x
Garde tes façons mutines, 7 x
Ton sourire ensorceleur, 7 j
190 Tes yeux doux, ta bouche en fleur. 7 j
Réjouis-toi d’être blonde ; 7 y
Regarde courir le monde, 7 y
Les pauvres moutons sauter 7 m
Et les gens se culbuter. 7 m
195 Contemple, toute ravie, 7 z
La bataille de la vie. 7 z
Accueille avec un bouquet 7 h
Le vainqueur s’il est coquet ; 7 h
Vide devant sa bannière 7 z
200 Ta corbeille printanière, 7 z
Et tant pis pour les blessés 7 a
Qui râlent dans les fossés ! 7 a
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