Métrique en Ligne
a voyelle stable
er voyelle ambigüe
e "e" masculin
e "e" féminin
e "e" élidé
e "e" ignoré
e "e" écarté
12 longueur métrique
6-6 mètre
VHR_3/VHR92
Émile VERHAEREN
LES SOIRS
1887
LES SOIRS
I
DÉCORS LIMINAIRES
MOURIR
Un soir plein de pourpres et de fleuves vermeils 12 a
Pourrit, par au delà des plaines diminuées, 13 b
Et fortement, avecles poings de ses nuées, 6+6 b
Sur l’horizon verdâtre,écrase des soleils. 6+6 a
5 Saison massive ! Et commeOctobre, avec paresse 6+6 a
Et nonchaloir, se gonfleet meurt dans ce décor : 6+6 b
Pommes ! caillots de feu ;raisins ! chapelets d’or, 6+6 b
Que le doigté tremblantdes lumières caresse, 6+6 a
Une dernière fois,avant l’hiver. Le vol 6+6 a
10 Des grands corbeaux ? il vient.Mais aujourd’hui, c’est l’heure 6+6 b
Encor des feuillaisonsde laqueet la meilleure. 6+6 b
Les pousses des fraisiersensanglantent le sol, 6+6 a
Le bois tend vers le cielses mains de feuilles rousses 6+6 a
Et du bronze et du fersonnent, là-bas, au loin. 6+6 b
15 Une odeur d’eau se mêleà des senteurs de coing 6+6 b
Et des parfums d’irisà des parfums de mousses. 6+6 a
Et l’étang plane et clairreflète énormément 6+6 a
Entre de fins bouleaux,dont le branchage bouge, 6+6 b
La lune, qui se lèveépaisse, immense et rouge, 6+6 b
20 Et semble un beau fruit mûr,éclos placidement. 6+6 a
Mourir ainsi, mon corps,mourir, serait le rêve ! 6+6 a
Sous un suprême affluxde couleurs et de chants, 6+6 b
Avec, dans les regards,des ors et des couchants, 6+6 b
Avec, dans le cerveau,des rivières de sève. 6+6 a
25 Mourir ! comme des fleurstrop énormes, mourir ! 6+6 a
Trop massives et tropgéantes pour la vie ! 6+6 b
La grande mort seraitsuperbement servie 6+6 b
Et notre immense orgueiln’aurait rien à souffrir ! 6+6 a
Mourir, mon corps, ainsique l’automne, mourir ! 6+6 a
mètre profils métriques : 6÷6, (13)
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