Métrique en Ligne
P = préposition
C = clitique
M = voyelle masculine
F = "e" féminin
| = césure
VHR_3/VHR87
Émile VERHAEREN
LES SOIRS
1887
LES SOIRS
I
DÉCORS LIMINAIRES
L’IDOLE
Calamistré de pins, | embroussaillé de lierre, 6+6 a
Tandis qu’un horizon | d’ébène et de soleil 6+6 b
Regarde encor, on voit | un mont surgir, pareil 6+6 b
À quelque idole énorme | et nocturne de pierre. 6+6 a
5 Les flammes du couchant | éclaboussent son front 6+6 a
D’un feu prodigieux | de bronze et d’escarboucles, 6+6 b
Et ce mélange d’or | lointain parmi ces boucles, 6+6 b
Évoque, en les cerveaux, | le souvenir profond 6+6 a
Des secrètes et farouches théogonies, 12 a
10 Pleines d’attente et de | siècles, pleines de dieux 6−6 b
Sculptés en colosses de marbre | et dont les yeux 8+4 b
Dardent les milliers d’ans | de leurs cosmogonies, 6+6 a
Ce mont règne de par | l’espace, infiniment. 6+6 a
Il domine les bois, | il écrase les plaines, 6+6 b
15 Et sa tête s’en va, | dans les mares lointaines, 6+6 b
Mirer de la splendeur | et du fulgurement. 6+6 a
Et quand montent, au loin, | des vals et des ramées, 6+6 a
Les feux et les brouillards | et les plaintes du soir, 6+6 b
À l’heure ardente et triste, | on s’imagine voir 6+6 b
20 Se tordre un holocauste | en de rouges fumées. 6+6 a
mètre profil métrique : 6÷6
logo du CRISCO logo de l'université