Métrique en Ligne
VHR_3/VHR75
Émile VERHAEREN
LES SOIRS
1887
LES SOIRS
I
DÉCORS LIMINAIRES
ATTIRANCES
Lointainement, et si étrangement pareils, 6+6 a
De grands masques d’argent que la brume recule, 6+6 b
Vaguent, au jour tombant, autour des vieux soleils. 6+6 a
Les doux lointains ! — et comme, au fond du crépuscule, 6+6 b
5 Ils nous fixent le cœur, immensément le cœur, 6+6 c
Avec les yeux défunts de leur visage d’âme. 6+6 b
C’est toujours du silence, à moins, dans la pâleur 6+6 c
Du soir, un jet de feu soudain, un cri de flamme, 6+6 a
Un départ de lumière inattendu vers Dieu. 6+6 c
10 On se laisse charmer et troubler de mystère, 6+6 a
Et l’on dirait des morts qui taisent un adieu 6+6 b
Trop mystique, pour être écouté par la terre ! 6+6 a
Sont-ils le souvenir matériel et clair 6+6 b
Des éphèbes chrétiens couchés aux catacombes 6+6 c
15 Parmi les lys ? Sont-ils leur regard et leur chair ? 6+6 b
Ou seul, ce qui survit de merveilleux aux tombes 6+6 c
De ceux qui sont partis, vers leurs rêves, un soir, 6+6 a
Conquérir la folie à l’assaut des nuées ? 6+6 c
Lointainement, combien nous les sentons vouloir 6+6 a
20 Un peu d’amour pour leurs œuvres destituées, 6−6 b
Pour leur errance et leur tristesse aux horizons, 6−6 a
Toujours ! aux horizons du cœur et des pensées, 6+6 b
Alors que les vieux soirs éclatent en blasons 6+6 a
Soudains, pour les gloires noires et angoissées. 12 b
mètre profil métrique : 6÷6
forme globale type : terza rima sans vers clausule
schéma : 8(aba)
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