Métrique en Ligne
VHR_3/VHR73
Émile VERHAEREN
LES SOIRS
1887
LES SOIRS
I
DÉCORS LIMINAIRES
SOUS LES PORCHES
L’ombre s’affermissait sur les plaines captives, 6+6 a
Et, de ses murs, barrait les horizons d’hiver, 6+6 b
Comme en un tombeau noir, de vieux astres de fer 6+6 b
Brûlaient, trouant le ciel de leurs flammes votives. 6+6 a
5 On se sentait serré dans un monde d’airain, 6+6 a
Où quelque part, au-loin, se dresseraient des pierres 6+6 b
Effrayantes et qui seraient les idoles guerrières 14 b
D’un peuple encor enfant, terrible et souterrain. 6+6 a
Un air glacé mordait les tours et les demeures, 6+6 a
10 Et le silence entier serrait comme un effroi, 6+6 b
Et nul cri voyageur, au loin. Seul un beffroi, 6+6 b
Immensément vêtu de nuit, cassait les heures. 6+6 a
On entendait les lourds et tragiques marteaux 6+6 a
Heurter, comme des blocs, les bourdons taciturnes ; 6+6 b
15 Et les coups s’abattaient, les douze coups nocturnes, 6+6 b
Avec l’éternité, sur les cerveaux. 10 a
mètre profils métriques : 6+6, (14)
forme globale type : suite périodique
schéma : 4(abba)
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