Métrique en Ligne
P = préposition
C = clitique
M = voyelle masculine
F = "e" féminin
| = césure
VHR_3/VHR101
Émile VERHAEREN
LES SOIRS
1887
LES DÉBÂCLES
1888
DÉFORMATION MORALE
CONSEIL ABSURDE
Autant que moi malade | et veule, as-tu goûté 6+6 a
Quand ton être ployait | sous les fièvres brandies, 6+6 b
Quand tu mâchais | l’orviétan | des maladies, 4+4+4 b
Le coupable conseil | de l’inutilité ? 6+6 a
5 Et doux soleil qui baise | un œil éteint d’aveugle ? 6+6 a
Et fleur venue an tard | décembral de l’hiver ? 6+6 b
Et plume d’oiselet | soufflée au vent de fer ? 6+6 b
Et neutre et vide écho | vers la taure qui meugle ? 6+6 a
Ô les rêves du rien, | en un cerveau mordu 6+6 a
10 D’impossible ! s’aimer, | dans son effort qui leurre ! 6+6 b
Se construire, pour la | détruire, une demeure ! 6−6 b
Et se cueillir, pour le | jeter, un fruit tendu ! 6−6 a
Hommes tristes, ceux-là | qui croient à leur génie 6+6 a
Et fous ! et qui | peinent, sereins | de vanité ; 4+4+4 b
15 Mais toi, qui t’es instruit | de ta futilité, 6+6 b
Aime ton vain désir | pour sa toute ironie. 6+6 a
Regarde en toi, | l’illusion | de l’univers 4+4+4 a
Danser ; le monde entier | est du monde la dupe ; 6+6 b
Agis gratuitement | et sans remords ; occupe 6+6 b
20 Ta vie absurde à se | moquer de son revers. 6−6 a
Songe à ces lys royaux, | à ces roses ducales, 6+6 a
Fiers d’eux-mêmes et qui | fleurissent, à l’écart, 6+6 b
Dans un jardin, usé | de siècles, quelque part, 6+6 b
Et n’ont jamais courbé | leurs tiges verticales. 6+6 a
25 Inutiles pourtant, | inutiles et vains, 6+6 a
Parfums demain perdus, | corolles demain mortes, 6+6 b
Et personne pour s’en | venir ouvrir les portes 6+6 b
Et les faire servir | au pâle orgueil des mains. 6+6 a
mètre profil métrique : 6=6
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