Métrique en Ligne
a voyelle stable
er voyelle ambigüe
e "e" masculin
e "e" féminin
e "e" élidé
e "e" ignoré
e "e" écarté
12 longueur métrique
6-6 mètre
VHR_2/VHR38
Émile VERHAEREN
LES MOINES
1885
SOIR RELIGIEUX
Le déclin du soleil étend, jusqu’aux lointains, 6+6 a
Son silence et sa paix comme un pâle cilice ; 6+6 b
Les choses sont d’aspect méticuleux et lisse 6+6 b
Et se détaillent clair sur des fonds byzantins. 6+6 a
5 L’averse a sabré l’air de ses lames de grêle, 6+6 a
Et voici que le ciel luit comme un parvis bleu, 6+6 b
Et que c’est l’heure où meurt à l’occident le feu, 6+6 b
Où l’argent de la nuit à l’or du jour se mêle. 6+6 a
À l’horizon, plus rien ne passe, si ce n’est 6+6 a
10 Une allée infinie et géante de chênes, 6+6 b
Se prolongeant au loin jusqu’aux fermes prochaines. 6+6 b
Le long des champs en friche et des coins de genêt. 6+6 a
Ces arbres vont — ainsi des moines mortuaires 6+6 a
Qui s’en iraient, le cœur assombri par les soirs, 6+6 b
15 Comme jadis partaient les longs pénitents noirs 6+6 b
Pèleriner, là-bas, vers d’anciens sanctuaires. 6+6 a
Et la route d’amont toute large s’ouvrant 6+6 a
Sur le couchant rougi comme un plant de pivoines, 6+6 b
À voir ces arbres nus, à voir passer ces moines, 6+6 b
20 On dirait qu’ils s’en vont ce soir, en double rang, 6+6 a
Vers leur Dieu dont l’azur d’étoiles s’ensemence ; 6+6 a
Et les astres, brillant là-haut sur leur chemin, 6+6 b
Semblent les feux de grands cierges, tenus en main, 6+6 b
Dont on n’aperçoit pas monter la tige immense. 6+6 a
mètre profil métrique : 6+6
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