Métrique en Ligne
P = préposition
C = clitique
M = voyelle masculine
F = "e" féminin
| = césure
VER_3/VER95
Paul VERLAINE
LA BONNE CHANSON
1870
IV
Puisque l’aube grandit, puisque voici l’aurore, 6+6 a
Puisque, après m’avoir fui longtemps, l’espoir veut bien 6+6 b
Revoler devers moi qui l’appelle et l’implore, 6+6 a
Puisque tout ce bonheur veut bien être le mien, 6+6 b
5 C’en est fait à présent des funestes penes, 6+6 a
C’en est fait des mauvais rêves, ah ! c’en est fait 6+6 b
Surtout de l’ironie et des lèvres pines 6+6 a
Et des mots où l’esprit sans l’âme triomphait. 6+6 b
Arrière aussi les poings crispés et la colère 6+6 a
10 A propos des méchants et des sots rencontrés ; 6+6 b
Arrière la rancune abominable ! arrière 6+6 a
L’oubli qu’on cherche en des breuvages exécrés ! 6−6 b
Car je veux, maintenant qu’un Être de lumière 6+6 a
A dans ma nuit profonde émis cette clarté 6+6 b
15 D’une amour à la fois immortelle et première, 6+6 a
De par la grâce, le sourire et la bonté, 6−6 b
Je veux, guidé par vous, beaux yeux aux flammes douces, 6+6 a
Par toi conduit, ô main où tremblera ma main, 6+6 b
Marcher droit, que ce soit par des sentiers de mousses 6+6 a
20 Ou que rocs et cailloux encombrent le chemin ; 6+6 b
Oui, je veux marcher droit et calme dans la Vie, 6+6 a
Vers le but où le sort dirigera mes pas, 6+6 b
Sans violence, sans remords et sans envie : 6−6 a
Ce sera le devoir heureux aux gais combats. 6+6 b
25 Et comme, pour bercer les lenteurs de la route, 6+6 a
Je chanterai des airs ingénus, je me dis 6+6 b
Qu’elle m’écoutera sans déplaisir sans doute ; 6+6 a
Et vraiment je ne veux pas d’autre Paradis. 6+6 b
mètre profil métrique : 6−6
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