Métrique en Ligne
VEN_1/VEN125
Henri VENDEL
Chants du couvre-feu
1945
POÈMES DE L'EXIL
LA SAINTE MARIE
A ma mère.
Quinze août. Sainte-Marie. Les cloches sonnent-elles, 6+6 a
ou le canon, dans mon village ? et toi, ma mère, 6−6 b
en cette fête qui est la tienne, fidèle 6+6 a
à ta coutume, es-tu partie bonne première 6+6 b
5 pour la grand'messe ? Hélas ! tu n'as reçu mes vœux 6+6 a
ni mes baisers, pas le moindre signe de vie ! 6−6 b
mais quels éclatements vers les cieux furieux 6+6 a
te font lever des yeux que ton mouchoir essuie ? 6+6 b
Les chapes d'or, le pain bénit fait de brioche, 6+6 a
10 puis, sur la table, un fin rôti, des fleurs, du vin, 6+6 b
le calvados dans un verre en cristal de roche, 6−6 a
vêpres, complies, et la procession enfin 6−6 b
Comme c'est loin ! Combien vont, comme toi, souffrir, 6+6 a
combien mourir, sans même comprendre ! La guerre 4+8 b
15 est jeu de princes. Nous, simples, devons subir 6+6 a
ses lois… Ne pleure pas le linge de naguère, 6+6 b
ni l'armoire, ni les couverts, ni la maison. 6−6 a
Si tu vis, tout est bien. Et vous, sainte Marie, 6+6 b
Vierge mère, écoutez la plaintive oraison, 6+6 a
20 car la voix est naïve et pure, qui vous prie. 6+6 b
mètre profil métrique : 6=6
forme globale type : suite de strophes
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