Métrique en Ligne
P = préposition
C = clitique
M = voyelle masculine
F = "e" féminin
| = césure
VDS_1/VDS9
corpus Pamela Puntel
Ali-Joseph-Augustin VIAL DE SABLIGNY
LES GRAINS DE POUDRE
1871
ALSACE LORRAINE
Chers et bons habitants | d'Alsace et de Lorraine, 6+6 a
C'est en vain qu'à la Prusse | un traité vous enchaîne ; 6+6 a
C'est en vain qu'à nos bras | on vient vous arracher, 6+6 b
La France, de ses fils | ne peut se détacher. 6+6 b
5 Vainement vous tombez | en des mains étrangères, 6+6 a
Nous ne cesserons pas | de voir en vous des frères. 6+6 a
Au vôtre notre cœur | sera toujours uni, 6+6 b
Et toujours votre nom, | d'un charme indéfini 6+6 b
S'entourera chez nous. | Toujours notre pensée 6+6 a
10 S'envolera vers vous | doucement caressée, 6+6 a
Pour causer avec vous | de notre beau pays 6+6 b
Nous franchirons l'espace, | infortunés amis ! 6+6 b
Nos mains iront presser | les vôtres dans un rêve 6+6 a
Jusqu'au jour où le Ciel | à nos maux fera trêve. 6+6 a
15 Non, il n'est pas permis | d 'oublier un instant 6+6 b
L'ardeur avec laquelle | on vous à vus luttant 6+6 b
Contre cet ennemi | dont vous êtes la proie, 6+6 a
Et qui sous son talon | vous écrase et vous broie. 6+6 a
Non non ! noble Strasbourg, | héroïque cité, 6+6 b
20 Dont la gloire vivra | toute l'éternité, 6+6 b
Tu n'auras pas, lionne | à la fauve crinière, 6+6 a
Combattu fièrement | jusqu'à l'heure dernière ; 6+6 a
Tu n'auras pas d'un siège | enduré les tourments 6+6 b
Et supporté le feu | des canons allemands, 6+6 b
25 Pour que l'on t'abandonne | en la crise fatale 6+6 a
Qui te jette au pouvoir | de la force brutale. 6+6 a
Nous entendons ta voix | et tes gémissements, 6+6 b
Tes larmes, les soupirs | et tes déchirements. 6+6 b
Tu nous dis : Sauvez-moi ! | sauvez-moi de l'abîme ! 6+6 a
30 Oui, nous le sauverons, | malheureuse victime ; 6+6 a
Nous saurons le soustraire | à ton horrible sort, 6+6 b
Dussions-nous pour cela | braver cent fois la mort. 6+6 b
Nous faisons le serment | d'accomplir cette tâche : 6+6 a
Quiconque y manquerait | serait un traître, un lâche ! 6+6 a
35 Eh quoi ! ces vastes champs | couverts de blonds épis, 6+6 b
Ces coteaux, ces vallons | aux verdoyants lapis, 6+6 b
Par le pied d'un vainqueur | tout bouffi d'arrogance, 6+6 a
Seraient longtemps foulés ? | Non, non ! c'est trop d'offense ! 6+6 a
Que ce peuple odieux | ne trouve que du fiel ; 6+6 b
40 Pour tes fils, sol fécond, | garde en ton sein le miel. 6+6 b
Que pour eux seulement | soient l'ombre des grands chênes, 6+6 a
Le toit de tes hameaux | et l'onde des fontaines, 6+6 a
Ces trésors sont les leurs, | ils leur furent volés ; 6+6 b
Mais avant que vingt ans, | au plus, soient écoulés, 6+6 b
45 Ils seront retournés | à leurs seuls et vrais maîtres, 6+6 a
Nous aurons reconquis | le bien de nos ancêtres, 6+6 a
Ne nous arrêtant plus | que ne soit effacé 6+6 b
Le sillon que le crime | en tous lieux a tracé. 6+6 b
Qu'enfin ne soient vengés | les affronts, les outrages, 6+6 a
50 Et que ne soit rendu | le repos aux bocages. 6+6 a
Quelle indicible joie | et quelle fête, alors ! 6+6 b
Quelle vive allégresse | et quels heureux transports, 6+6 b
Quand il aura brillé, | ce jour semé d'ivresse, 6+6 a
Dont l'aurore viendra | dissiper la tristesse 6+6 a
55 Qui voile notre front, | ô regrettés absents ? 6+6 b
Nous chanterons en chœur | l'hymne aux divins accents 6+6 b
Que savent les échos : | l'hymne de la patrie, 6+6 a
Et l'amour cueillera | les fleurs de la prairie. 6+6 a
Ainsi, nobles martyrs, | ne perdez pas l'espoir, 6+6 b
60 Nous ne vous disons pas | adieu, mais au revoir. 6+6 b
mètre profil métrique : 6+6
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