Métrique en Ligne
VDS_1/VDS5
corpus Pamela Puntel
Ali-Joseph-Augustin VIAL DE SABLIGNY
LES GRAINS DE POUDRE
1871
A SA MAJESTÉ GUILLAUME
Roi de Prusse, Empereur d'Allemagne
A PROPOS DU BOMBARDEMENT
De tes iniquités, si nombreuses pourtant, 6+6 a
La liste, à ton avis, ne saurait être close ; 6+6 b
Non, tout cela n'est rien, et tu n'es pas content, 6+6 a
Tu prétends à ta gloire ajouter quelque chose. 6+6 b
5 Pendant l'obscurité tu bombardes Paris, 6+6 c
De malheureux enfants, des femmes sans défense 6+6 d
Tombent sous les obus, tandis que toi, tu ris 6+6 c
Sans voir combien pour toi la haine marche en France. 6+6 d
C'est en lettres de sang que l'histoire inscrira, 6+6 a
10 Guillaume, tes hauts faits au livre des batailles, 6+6 b
Et devant ces récits l'Univers frémira 6+6 a
Indigné, révolté, jusque dans ses entrailles. 6+6 b
Quel esprit infernal te souffle tant d'orgueil 6+6 c
Et te pousse à plaisir dans de folles conquêtes ; 6+6 d
15 Si la France est en pleurs, l'Allemagne est en deuil, 6+6 c
Si Paris souffre, hélas ! Berlin est-il en fêtes ? 6+6 d
Tu veux être un César, tu seras un Néron, 6+6 a
Et l'empereur romain sortirait de sa tombe 6+6 b
Que devant toi, peut-être, il courberait le front !… 6+6 a
20 Mais songe aussi comment un despote succombe. 6+6 b
Au milieu des vapeurs d'un trop prodigue encens, 6+6 c
Guillaume, crains de voir se dresser la justice ! 6+6 d
Redoute de sa voix les éclats menaçants, 6+6 c
Roi, prends garde son bras, qu'il ne l'anéantisse. 6+6 d
25 Soixante-treize hivers ont blanchi tes cheveux. 6+6 a
Soixante-treize hivers ont ridé ton visage, 6+6 b
Et tu peux contempler le tableau douloureux 6+6 a
De mères, d'orphelins victimes de ta rage. 6+6 b
Ne crains-tu pas, dis-moi, sanglante majesté, 6+6 c
30 En vidant à longs traits ta coupe de Bohème, 6+6 d
Ne crains-tu pas, dis-moi, pour la réalité, 6+6 c
D'avoir pris aujourd'hui, la chimère elle-même. 6+6 d
Un jour, tu verras clair, mais il sera trop tard, 6+6 a
Si des illusions le bandeau se détache, 6+6 b
35 Devant notre drapeau ; devant notre étendard, 6+6 a
Alors, il te faudra rabaisser ta moustache. 6+6 b
On ne nous forge pas des entraves en vain, 6+6 c
Tu te moques du flot, mais le flot peut t'atteindre, 6+6 d
Il grossit en silence, et cet horrible bain 6+6 c
40 Du sang de tes soldats, s'il venait à se teindre ? 6+6 d
Un tigre, sais-tu bien, est moins cruel que toi ? 6+6 a
Qui donc, à pareil prix, t'envîrait ta couronne 6+6 b
Et se revêtirait de ton manteau de roi ? 6+6 a
Non, non, pour l'accepter il n'existe personne. 6+6 b
45 Il est si beau pourtant de régner par la paix, 6+6 c
D'être un monarque aimé, de répandre la joie, 6+6 d
De faire autant d'heureux que l'on a de sujets 6+6 c
Mais en toi Dieu n'a mis qu'un cœur d'oiseau de proie ! 6+6 d
mètre profil métrique : 6+6
forme globale type : suite périodique
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