Métrique en Ligne
P = préposition
C = clitique
M = voyelle masculine
F = "e" féminin
| = césure
VDS_1/VDS11
corpus Pamela Puntel
Ali-Joseph-Augustin VIAL DE SABLIGNY
LES GRAINS DE POUDRE
1871
LA RÉPUBLIQUE
Je suis la République, un flot qui monte et gronde, 6+6 a
Je parle au nom du peuple, au nom du peuple roi 6+6 b
Mon appui, mon soutien, ma force, c'est la loi 6+6 b
Et ma voix doit avoir, pour seul écho, le monde ! 6+6 a
5 C'est la voix du devoir, c'est la voix de l'honneur, 6+6 a
Elle est loyale et pure, elle est incorruptible, 6+6 b
Elle réclame un droit, un droit imprescriptible 6+6 b
Elle parle bien haut, et sans trouble et sans peur, 6+6 a
Cette voix jette à tous son cri d'indépendance, 6+6 a
10 Un cri qui part du cœur, un cri de liberté. 6+6 b
Ce cri si fier, si grand, qui veut l'égalité, 6+6 b
Ce cri qui des tyrans fait pâlir l'impudence. 6+6 a
La nuit sombre, un instant, s'est faite autour de moi 6+6 a
Mais je l'ai dissipée en déployant mes ailes ! 6+6 b
15 Me voici, moi, déesse aux fécondes mamelles. 6+6 b
France ! O noble pays, France, réveille-toi ! 6+6 a
Les feux de la raison, au milieu de l'espace, 6+6 a
Ont guidé mon essor, éclairé mon chemin ; 6+6 b
J'accomplis en venant, les ordres du Destin, 6+6 b
20 Je répands ses bienfaits et j'en marque la trace. 6+6 a
Autour de mon drapeau, venez tous vous unir ; 6+6 a
J'ai pour devise Amour, Droit, Justice, Espérance. 6+6 b
Liberté ! Liberté ! que ton règne commence, 6+6 b
J'apporte le bonheur, le salut, l'avenir. 6+6 a
25 Mon souffle tout puissant renverse l'égoïsme, 6+6 a
J'abolis ces deux mots, Esclavage, Douleur ; 6+6 b
Sous mon regard d'acier, je courbe l'imposteur 6+6 b
Et mon bras ; lorsqu'il frappe, atteint le despotisme. 6+6 a
Nous allons voir enfin grandir l'humanité, 6+6 a
30 Et des erreurs des rois se déchirer la trame 6+6 b
Du Progrès ici-bas, moi seule, je suis l'âme ! 6+6 b
A moi, siècles nouveaux, temps de prospérité ! 6+6 a
Le peuple désormais portera sa couronne ; 6+6 a
Il fut pendant longtemps serviteur et valet, 6+6 b
35 Mais, relevant ce front qui naguère tremblait, 6+6 b
Aux princes il dira : « Je suis maître et j'ordonne ! 6+6 a
« Je ne veux plus souffrir comme par le passé 6+6 a
» Et, machine vivante, être encor votre dupe ; 6+6 b
» L'ouvrier vaut autant que celui qui l'occupe. 6+6 b
40 » L'instant de la revanche est enfin commencé, 6+6 a
» Il faut à nos poumons un air semblable au vôtre. 6+6 a
» Ne sommes-nous pas tous des frères, des amis ? 6+6 b
» Aux mêmes règlements que chacun soit soumis, 6+6 b
» Pour arriver au bien, marchons l'un près de l'autre ; 6+6 a
45 » Que le talent partout ait sa place au grand jour, 6+6 a
» Que le mérite seul devienne une noblesse, 6+6 b
» Que l'homme, par lui-même, obtienne la richesse, 6+6 b
» Que courage, travail, vertu trouvent leur tour. 6+6 a
» Allons, messieurs, tendez la main au prolétaire, 6+6 a
50 » Pour le vrai citoyen, il n'existe qu'un rang, 6+6 b
» Et, ce but, nous l'avons payé de notre sang, 6+6 b
» Malheur à qui voudrait le vaincre ou s'y soustraire ! » 6+6 a
Ainsi s'exprimeront les enfants des faubourgs ; 6+6 a
Ainsi triomphera la plus sainte des causes 6+6 b
55 Ainsi refleuriront le printemps et les roses, 6+6 b
Ainsi la vérité brillera pour toujours. 6+6 a
mètre profil métrique : 6+6
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