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VCL_1/VCL3
corpus Pamela Puntel
Henri VALLON-COLLEY
LA PRUSSIADE
OU
LES HAUTS FAITS DE GUILLAUME Ier
ET DE SES ALLIES EN FRANCE 1870-1871
1870-71
Douze poëmes par un Suisse
1871
LE COSAQUE DU RHIN À CHATEAUDUN
Far dearer the grave or the prison,
Illumed by one patriot name,
Than the trophies of all, who have risen
On liberty’s ruins to fame.
MOORE.
I
Des sauvages, les Huns, portèrent autrefois 6+6 a
L’épouvante et la mort sur le sol des Gaulois. 6+6 a
Avec raison aussi, l’inexorable histoire 6+6 b
De leur barbare chef a flétri la mémoire. 6+6 b
5 Au dix-neuvième siècle, après mille ans et plus, 6+6 a
Un moderne Attila, se parant de vertus 6+6 a
Qu’il ne possède pas, au nom de la patrie 6+6 b
Et de la liberté, se rue avec furie, 6+6 b
Sans honte, sans remords, sur un peuple épuisé. 6+6 a
10 Oui, Guillaume premier, ce roi civilisé, 6+6 a
Bat des mains en voyant des villes enflammées, 6+6 b
Applaudit aux méfaits commis par ses armées, 6+6 b
Donne à ses généraux des croix, des dignités, 6+6 a
S’ils se sont distinguées par des atrocités. 6+6 a
II
15 Triste descend la nuit. Des efforts héroïques, 6+6 b
Des élans de lion, trente charges épiques, 6+6 b
N’ont pu sauver, hélas ! la petite ci 6+6 a
Dont le nom brillera dans la postérité : 6+6 a
Châteaudun est conquis ! Un incendie immense 6+6 b
20 D’un sanguinaire roi proclame la démence. 6+6 b
Dans la rue, où la mort se montre à chaque pas, 6+6 a
Les poutres des maisons tombent avec fracas. 6+6 a
Ce qu’épargne le feu par la horde sauvage 6+6 b
Est souillé, renversé, détruit, mis au pillage. 6+6 b
25 Le commandant en chef, drapé dans son manteau, 6+6 a
Fume, et de temps en temps murmure : « C’est bien beau ! » 6+6 a
Triste descend la nuit ! Au porche d’une église 6+6 b
Un drapeau français flotte ; il porte pour devise : 6+6 b
« Indépendance ou mort. » Sur la maison de Dieu 6+6 a
30 Aussitôt cent soldats en blasphémant font feu, 6+6 a
Déchirent l’oriflamme, et, ne rêvant que crimes, 6+6 b
Dans l’édifice saint vont chercher des victimes. 6+6 b
Mais là règne la paix : seuls quelques défenseurs 6+6 a
Du pauvre Châteaudun sont soignés par des sœurs. 6+6 a
35 Près de l’autel, couché sur une froide dalle, 6+6 b
L’un de ces malheureux, sanglant, mutilé, râle ; 6+6 b
A genoux devant lui, le regard vers le ciel, 6+6 a
Sa bien-aimée attend le moment solennel. 6+6 a
Un Cosaque du Rhin, à la mine farouche, 6+6 b
40 S’approche du blessé, de sa botte le touche, 6+6 b
Disant : « Par Belzébuth ! c’est le chef infernal 6+6 a
Qui dans nos rangs a fait un si terrible mal. 6+6 a
J’ai cru que je l’avais, par un coup formidable 6+6 b
De ma longue rapière, envoyé chez le diable. 6+6 b
45 Le chien respire encor, mais cette fois je veux, 6+6 a
En bon soldat royal, le tuer un peu mieux. » 6+6 a
Et le Teuton, avec sa botte éperonnée, 6+6 b
Éventre le blessé pour finir la journée. 6+6 b
Alors tous ces pillards, qui n’ont plus rien d’humain, 6+6 a
50 Souillent le lieu sacré par un affreux festin. 6+6 a
En étal de boucher la nef est transformée ; 6+6 b
La chaire est la tribune où l’on boit à l’armée ; 6+6 b
L’autel où, devant Dieu, s’agenouillait, le soir, 6+6 a
Le pécheur pénitent, n’est plus qu’un abattoir. 6+6 a
55 Pendant toute la nuit se prolonge l’orgie, 6+6 b
Et lorsque l’aube éteint la dernière bougie, 6+6 b
Notre sanglant héros, le Cosaque du Rhin, 6+6 a
Gorgé de viande crue, et de champagne plein, 6+6 a
S’endort paisiblement devant la sacristie 6+6 b
60 Par ses hideux amis en dortoir convertie. 6+6 b
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Parmi les Allemands qui prirent Châteaudun 6+6 a
Combien de vrais soldats se trouvait-il ? Pas un. 6+6 a
mètre profil métrique : 6+6
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