Métrique en Ligne
P = préposition
C = clitique
M = voyelle masculine
F = "e" féminin
| = césure
VAL_6/VAL189
Paul VALÉRY
PIÈCES DIVERSES
contenues dans le recueil : POÉSIES (1942)
1942
ÉQUINOXE
ÉLÉGIE
To look…
Je change… Qui me fuit ?… Ses feuilles immobiles 6+6 a
Accablent l’arbre que je vois… 8 b
Ses bras épais sont las de bercer mes sibylles : 6+6 a
Mon silence a perdu ses voix. 8 b
5 Mon âme, si son hymne était une fontaine 6+6 a
Qui chantait de toutes ses eaux, 8 b
N’est plus qu’une eau profonde où la pierre lointaine 6+6 a
Marque la tombe des oiseaux. 8 b
Au lit simple d’un sable aussi fin que la cendre 6+6 a
10 Dorment les pas que j’ai perdus, 8 b
Et je me sens vivant sous les ombres descendre 6+6 a
Par leurs vestiges confondus. 8 b
Je perds distinctement Psyché la somnambule 6+6 a
Dans les voiles trop purs de l’eau 8 b
15 Dont le calme et le temps se troublent d’une bulle 6+6 a
Qui se défait de ce tombeau. 8 b
À soi-même, peut-être, Elle parle et pardonne, 6+6 a
Mais cédant à ses yeux fermés, 8 b
Elle me fuit fidèle, et, tendre, m’abandonne 6+6 a
20 À mes destins inanimés. 8 b
Elle me laisse au cœur sa perte inexpliquée, 6+6 a
Et ce cœur qui bat sans espoir 8 b
Dispute à Perséphone Eurydice piquée 6+6 a
Au sein pur par le serpent noir… 8 b
25 Sombre et mourant témoin de nos tendres annales, 6+6 a
Ô soleil, comme notre amour, 8 b
L’invincible douceur des plages infernales 6+6 a
T’appelle aux rives sans retour. 8 b
Automne, transparence ! ô solitude accrue 6+6 a
30 De tristesse et de liberté ! 8 b
Toute chose m’est claire à peine disparue ; 6+6 a
Ce qui n’est plus se fait clarté. 8 b
Tandis que je m’attache à mon regard de pierre 6+6 a
Dans le fixe et le dur « Pourquoi ? », 8 b
35 Un noir frémissement, l’ombre d’une paupière 6+6 a
Palpite entre moi-même et moi… 8 b
Ô quelle éterni d’absence spontanée 6+6 a
Vient tout à coup de s’abréger ?… 8 b
Une feuille qui tombe a divisé l’année 6+6 a
40 De son événement léger. 8 b
Vers moi, restes ardents, feuilles faibles et sèches, 6+6 a
Roulez votre frêle rumeur, 8 b
Et toi, pâle Soleil, de tes dernières flèches, 6+6 a
Perce-moi ce temps qui se meurt… 8 b
45 Oui, je m’éveille enfin, saisi d’un vent d’automne 6+6 a
Qui soulève un vol rouge et triste ; 8 b
Tant de pourpre panique aux trombes d’or m’étonne 6+6 a
Que je m’irrite et que j’existe ! 8 b
mètre profils métriques : 8, 6+6
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