Métrique en Ligne
TRA_1/TRA46
Gabriel TRARIEUX
CONFITEOR
1891
LA RITOURNELLE DES AMOUREUX
RENONCEMENT
Dans tes petites mains j'ai laissé mon angoisse, 6+6 a
Fleur blanche, où respirait le sang pur de mon cœur. 6+6 b
Mais tu l'as écrasée, ainsi qu'un lys qu'on froisse, 6+6 a
Sans même le savoir. Ton clair regard moqueur 6+6 b
5 N'a pas lu sur mon front les mots qu'on ne peut dire, 6+6 c
Et mon orgueil vaincu par ton charme vainqueur. 6+6 b
Le vœu, l'éternel vœu que ma voix te soupire, 6+6 c
La prosternation de mon être anxieux, 6+6 d
Tu n'as rien su, rien vu… Rien n'émeut ton sourire 6+6 c
10 ‒ Ah ! regarde-moi donc un instant dans les yeux !… 6+6 d
Mais non !… Non, je suis fou !… Souris toujours ! Ignore, 6+6 a
Murée au cloître blanc de la Virginité, 6+6 b
La fièvre du désir, si triste !… Et ris encore ! 6+6 a
O Vierge ! dans ton ciel où toute ombre est clarté, 6+6 b
15 Amuse-toi du vol des visions naïves, 6+6 c
Et sur nous, comme un voile, étends ta Pureté ! 6+6 b
Qui sait où ton Caprice, en s'éloignant des rives 6+6 c
Où le captive encore un bienfaisant sommeil, 6+6 d
S'en irait, aux chansons des tendresses hâtives ?… 6+6 c
20 Reste endormie, hélas ! – J'ai trop peur du réveil !… 6+6 d
Un soir, un soir d'été, quand tu sauras la vie, 6+6 a
Par un autre, moins tendre et plus heureux que moi, 6+6 b
Et l'amertume aussi dont l'ivresse est suivie ; 6+6 a
Un soir, un soir d'été, cédant à cette Loi 6+6 b
25 Que du premier chagrin germe le premier Rêve, 6+6 c
Un soir, prise d'un vague et frissonnant émoi, 6+6 b
En épiant aux cieux comment le jour s'achève, 6+6 c
Tu sentiras ton Âme ancienne revenir, 6+6 d
Et, dans l'apaisement d'une ineffable trêve, 6+6 c
30 Radieuse, passer l'Ombre du Souvenir ! 6+6 d
mètre profil métrique : 6+6
forme globale type : suite de strophes
schéma : 3[ababcbcdcd]
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