Métrique en Ligne
P = préposition
C = clitique
M = voyelle masculine
F = "e" féminin
| = césure
THL_1/THL5
Raymond de la TAILHÈDE
LES POÉSIES
Édition définitive
1887-1926
LES ODES
LE PREMIER LIVRE DES ODES
(1891-1893)
ODE IV
A CHARLES MAURRAS
Heureux qui sait aux vers | assurer son esprit, 6+6 a
D'eux-mêmes recevant | la prudente éloquence, 6+6 b
A des soins occupé | dont l'ardeur le nourrit ; 6+6 a
Et bienheureux un cœur | qui n'a d'autre science 6+6 b
5 Que celle des leçons | que mon maître m'apprit. 6+6 a
Muses, celui pour qui | j'ai suivi votre troupe 6+6 a
Aujourd'hui sur Parnasse | et sur Pinde où l'on voit 6+6 b
Levée entre les monts | une jumelle croupe, 6+6 a
Il recueillit aussi | de vos bouches, adroit, 6+6 b
10 Le doux miel que sa main | a pressé dans la coupe. 6+6 a
J'ai mêlé le feuillage | immortel plusieurs fois 6+6 a
A cette lyre d'or | qui chante les victoires, 6+6 b
Car les dieux ont toujours | favorisé ma voix, 6+6 a
Apollon, et les sœurs | aux chevelures noires, 6+6 b
15 Et les courantes eaux | des Naïades des bois. 6+6 a
Toi, le fruit animé | de Minerve elle-même 6+6 a
Noue à ton front déjà | son plus noble lien. 6+6 b
La sagesse parfaite | est le vrai diadème 6+6 a
Oui n'a point de rivaux | au stade olympien, 6+6 b
20 Et dont Athènes seule | a conservé l'emblème 6+6 a
Où mes traits, maintenant, | d'un vol sûr dirigés, 6+6 a
Peuvent-ils vers le but | marquer l'or de leurs pointes, 6+6 b
Sonnantes tour à tour | la joie et les dangers, 6+6 a
Puisque j'ai tendu l'arc | de mes sept cordes jointes ? 6+6 b
25 Quel fut celui premier | qui sur les mers errant, 6+6 a
Guidé par le désir | nouveau d'une patrie, 6+6 b
Pensant aux bords grégeois, | eut ce destin plus grand 6+6 a
De rencontrer Provence | en lieu de l'Ionie, 6+6 b
Plus hardi que Jason | et meilleur conquérant ? 6+6 a
30 Il n'avait point d'un mât | prophétique l'augure, 6+6 a
Ni la lyre d'Orphée | animant les rameurs, 6+6 b
Ni Castor et Pollux | semblables de figure, 6+6 a
A qui les dieux ont fait | de pareilles faveurs, 6+6 b
Mais l'incertain espoir | d'une longue aventure. 6+6 a
35 Provence, où le soleil | arrête ses chevaux, 6+6 a
Ainsi connurent-ils | les merveilles du monde, 6+6 b
Tes peuples enseignés | par ce divin héros, 6+6 a
Et la stérile mer | en ce jour fut féconde 6+6 b
Comme la terre ouverte | aux bienfaisants travaux. 6+6 a
40 Je vanterais son nom ! | Mais cependant qu'il semble 6+6 a
Que je veux à l'honneur | hausser le tien, Maurras, 6+6 b
Ce trophée ancien | que la Provence assemble, 6+6 a
L'olivier de Minerve | et l'arme de Pallas, 6+6 b
En mes mains, pour ton los, | se retrouvent ensemble. 6+6 a
mètre profil métrique : 6+6
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