Métrique en Ligne
THL_1/THL11
Raymond de la TAILHÈDE
LES POÉSIES
Édition définitive
1887-1926
LES HYMNES
(1892-1894)
HYMNE II
POUR LA VICTOIRE
Muses, favorisez au chant nouveau que j'orne, 6+6 a
Et pour qu'il soit de vous l'honneur que je vous rends 6+6 b
De vos dons embaumez ma lèvre à pleine corne, 6+6 a
Vierges sourdes au cri des honteux ignorants. 6+6 b
5 Celui qui ne sait point par la vertu du Nombre 6+6 a
En accordant la lyre élever des cités, 6+6 b
Comme Amphion, et comme Orphée étendre l'ombre 6+6 a
Mouvante des forêts, et des fauves domptés 6+6 b
Écarter la fureur qui gronde en leurs repaires, 6+6 c
10 Les dieux ne furent pas bienveillants à ses pères. 6+6 c
Muses, ne craignez point d'accompagner mes pas 6+6 a
Si j'ai du Pythien bien suivi les combats, 6+6 a
Laquelle parmi vous n'a ma course guidée, 6+6 b
O neuf sœurs, redressant en ma droite irritée 6+6 b
15 Une flèche du sang de Nessus empestée, 6+6 b
Et ces cordes au fût qui ne se rompent pas ? 6+6 a
Désarmez notre bras, car la victoire est sûre, 6+6 a
Et sur la lyre seule affermissez nos doigts. 6+6 b
Je pourrai maintenant, de la plus haute voix, 6+6 b
20 Suivre de l'harmonie une égale mesure. 6+6 a
Toi qui, mettant le char dans le cercle des signes, 6+6 a
Et de la même ardeur que faisait Apollon, 6+6 b
N'as laissé ses chevaux battre aux traces indignes 6+6 a
D'un autre Phaéthon ; 6 b
25 Qui, mené par l'Aurore et les Heures compagnes, 6+6 a
Des barrières du jour aux portes de la nuit, 6+6 b
As tout l'éclat du ciel versé sur nos campagnes 6+6 a
En toi-même produit ; 6 b
La mer qui te reçoit après t'avoir vu naître, 6+6 a
30 De ce nouveau soleil a les feux retenus, 6+6 b
Certaine que par toi doive encore apparaître 6+6 a
Et par elle Vénus ! 6 b
Trois fois, ô Moréas, heureux ! Vois, la Victoire 6+6 a
A repris son honneur aux lauriers attaché : 6+6 b
35 Si ce n'est point de toi, qui donc a cette gloire 6+6 a
De l'avoir recherché ? 6 b
Ce n'est point pour léguer aux ondes égéennes 6+6 a
Son nom, ni pour l'éclat d'un sort injurieux, 6+6 b
Que du Plessys unit l'aile d'Icare aux siennes, 6+6 a
40 Porté jusques aux cieux ; 6 b
Mais plus près de Phébus que le fils de Dédale, 6+6 a
Il n'appréhende point de sa témérité, 6+6 b
Car il passe Neptune et la chance inégale 6+6 a
Du vol qu'il a tenté. 6 b
45 Et moi, n'ai-je donc pas, au bord doré du Phase, 6+6 a
Conquérant de la pourpre arrachée au bélier, 6+6 b
Fait mugir les taureaux dont le naseau s'embrase, 6+6 a
Sous mon poing meurtrier ? 6 b
Pour satisfaire au vœu des prochaines années, 6+6 a
50 Si de l'Aulide encor je détourne mes pas, 6+6 b
La fausse fermeté des roches Cyanées 6+6 a
Ne les bornera pas. 6 b
J'aime la Vérité, c'est pourquoi je vous loue 6+6 a
Qui les Muses avez prises dans vos maisons, 6+6 b
55 Qui seuls voyez leurs yeux fleurir et sur leur joue 6+6 a
D'immortelles saisons. 6 b
Vous, des antiques voix rivaux et moi troisième, 6+6 a
Après Pindare, et trois ensemble combattants, 6+6 b
Ensemble nous savons vaincre par le temps même 6+6 a
60 L'éternité du Temps. 6 b
mètre profils métriques : 6, 6+6
forme globale type : suite périodique
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