Métrique en Ligne
a voyelle stable
er voyelle ambigüe
e "e" masculin
e "e" féminin
e "e" élidé
e "e" ignoré
e "e" écarté
12 longueur métrique
6-6 mètre
SIL_5/SIL194
Armand SILVESTRE
LE PAYS DES ROSES
1880-1882
A TRAVERS LA VIE
A VICTOR HUGO
I
QUATRE-VINGTS ans déjà,qu'au ciel de la Patrie, 6+6 a
Ployante sous le jouget par le fer meurtrie. 6+6 a
Un astre se leva,pâlissant les flambeaux, 6+6 b
Comme fait le matinles lampes des tombeaux. 6+6 b
5 Comme une rose teinteau sang de la victoire, 6+6 a
A l'horizon brumeux fumait le canon, 6+6 b
Du vieux sol paterneljaillit la fleur de gloire, 6+6 a
O poête immortel, rayonne ton nom. 6+6 b
Quatre-vingts ans, déjà,que ce beau nom sonore, 6+6 a
10 Secouant dans l'azurdes fanfares d'aurore, 6+6 a
Trnant des étendardsà l'Orient vermeil, 6+6 b
Réveilla l'art françaisde son trop long sommeil ! 6+6 b
Sur les autels brisésla Nuit était venue, 6+6 a
Que déchirait d'éclairsla fureur des combats, 6+6 b
15 Quand, soleil radieux,tu rajeunis la nue, 6+6 a
Proclamant que l'art seulest un mtre ici-bas ! 6+6 b
Sur le seuil tourmentéde ce siècle farouche, 6+6 a
Ainsi qu'un feu du cielqui fait pur ce qu'il touche, 6+6 a
Lumineux et puissant,tu mis ton pied vainqueur, 6+6 b
20 Et la France sentits'apaiser son grand cœur. 6+6 b
Car tu portais aux plisde ta robe étoilée, 6+6 a
Prophète au front pensifparmi les fronts élus, 6+6 b
L'oubli des deuils sanglantsde la France voilée 6+6 a
Et l'éternel pardondes âges révolus. 6+6 b
25 Ta main tenait la clefformidable d'une ère : 6+6 a
Et c'est pourquoi ton nom,comme un bruit de tonnerre, 6+6 a
De l'avenir ouvertdoux et sublime enfant, 6+6 b
Sonne encore aujourd'huidans l'écho triomphant ! 6+6 b
Hugo ! Victor Hugo !— Cri des saintes batailles 6+6 a
30 le Juste et le Beauvainquirent à la fois, 6+6 b
, — pareil à l'armureaux profondes entailles, — 6+6 a
L'âge de fer s'ouvritdevant l'âge des Lois ! 6+6 b
Hugo ! Victor Hugo !— Nom que la foule acclame ! 6+6 a
Large comme la meret pur comme la flamme, 6+6 a
35 Par les rocs déchiréset les buissons épais, 6+6 b
Tu creusas le sillonde l'éternelle paix ! 6+6 b
Hugo ! Victor Hugo !— Mots, qu'en lettres brûlantes, 6+6 a
Le temps écrit au frontdes âges à genoux, 6+6 b
Orgueil des bons, effroides gloires chancelantes, 6+6 a
40 Salut, ô nom sacrédu plus grand d'entre nous ! 6+6 b
II
Vieillard auguste au frontneigeux comme les cîmes, 6+6 a
Et de qui la penséehabite les sommets, 6+6 b
Aigle calme et debout,après les vols sublimes, 6+6 a
Le génie ouvre encorl'aile que tu fermais ! 6+6 b
45 Chaque souffle, en passant,la déploie et t'enlève 6+6 a
Plus haut et par delàles occidents houleux, 6+6 b
Et fait planer ton verbe,ainsi qu'un large glaive 6+6 a
Posé sur le coussindes grands nuages bleus ! 6+6 b
La jeunesse du cœurrit encor sur ta bouche, 6+6 a
50 O frère des proscritsqui connus leur chemin, 6+6 b
Et, du lit de lumière ta splendeur se couche 6+6 a
Rayonne ta pitiésur tout le genre humain ! 6+6 b
Tu ne descendras passous quelque mer profonde, 6+6 a
Flambeau d'un jour plus longque tous nos jours mortels : 6+6 b
55 Car la gloire te poseà l'horizon du monde, 6+6 a
Comme un ostensoir d'orau fte des autels ! 6+6 b
La brume des encensauréole d'hommage 6+6 a
Le superbe couchantde tes ans glorieux, 6+6 b
Et, d'un nimbe de pourpre,entoure ton image 6+6 a
60 Dont l'éblouissementeffare encor nos yeux ! 6+6 b
Car, ô Mtre, en Toi seul,vit l'honneur de la lyre 6+6 a
Qui sentit, tour à tour,sous ton doigt souverain, 6+6 b
Devant le livre ouvert, les temps viendront lire, 6+6 a
Vibrer ses cordes d'oret ses cordes d'airain ! 6+6 b
65 Car, ô Mtre, en Toi seulvit l'honneur de cet âge 6+6 a
ta voix, dominantle chœur des Nations, 6+6 b
Fraternelle, appelales peuples au partage 6+6 a
Du fruit fécond et mûrdes révolutions ! 6+6 b
O poète clémentqui, parmi nous, demeures, 6+6 a
70 Toi qu'un rêve d'en-hautdoit tenter si souvent, 6+6 b
Va, la gloire, pour toi,n'attend pas que tu meures, 6+6 a
Et l'immortalitéte saisit tout vivant ! 6+6 b
mètre profil métrique : 6+6
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