Métrique en Ligne
SIL_4/SIL113
Armand SILVESTRE
FANTAISIES CÉLESTES
LE PARNASSE CONTEMPORAIN III
1876
II
Le Vœu
Assis au revers d'un chemin, 8 a
L'ombre en noyait les avenues 8 b
Tout seuls et la main dans la main 8 a
Je baisais ses épaules nues. 8 b
5 Blanche, la lune se levait ; 8 a
— L'ombre en redoublait son mystère 8 b
Au moindre souffle tout avait 8 a
Des frissons d'amour sur la terre. 8 b
Et je respirais ses cheveux ; 8 a
10 — L'ombre en buvait l'odeur suave 8 b
Et lui disais : « Ce que tu veux, 8 a
Je le ferai, moi, ton esclave. 8 b
« Te faut-il la fleur du rocher ? 8 a
— L'ombre emplissait le précipice 8 b
15 Je mourrai pour te la chercher, 8 a
Mais dicte-moi le sacrifice. 8 b
« Veux-tu tout le sang de mon cœur ? 8 a
— L'ombre en pressait le flot rapide 8 b
Si l'amour ne m'a fait vainqueur, 8 a
20 Du moins il me fait intrépide. 8 b
« Parle et vers moi tourne tes yeux ! 8 a
— L'ombre y palpitait comme un voile 8 b
Mais elle, regardant les cieux, 8 a
Me dit : « Je voudrais cette étoile, 8 b
25 La plus lointaine du ciel clair. » 8 a
— L'ombre, en vain semblait les confondre 8 b
Son doigt restait fixe dans l'air ; 8 a
Je le suivais sans lui répondre. 8 b
Alors, de sa plus tendre voix : 8 a
30 — L'ombre en alanguissait le charme 8 b
« Ami, l'étoile que tu vois 8 a
Là-haut, c'est ma première larme. 8 b
Toute femme, avec ce trésor, 8 a
Laisse choir la fleur de son âme. 8 b
35 Sa pureté luit dans cet or. 8 a
Son cœur brûle dans cette flamme ! » 8 b
mètre profil métrique : 8
forme globale type : suite périodique
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