Métrique en Ligne
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C = clitique
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F = "e" féminin
| = césure
SIL_1/SIL56
Armand SILVESTRE
Les Renaissances
1870
A TRAVERS L'ÂME
Impressions
VII
Pèlerins
I
Les pèlerins d'amour, sublimes voyageurs, 6+6 a
Seuls affrontent pieds nus nos sentiers de misère ; 6+6 b
Les yeux souvent au ciel, égrenant un rosaire 6+6 b
De chansons et de pleurs. 6 a
5 Ils s'arrêtent au bord des sources altérées, 6+6 a
Pour baiser, sous les fleurs, des pas mystérieux ; 6+6 b
Ils portent à leur cou des reliques sacrées 6+6 a
Qu'ils cachent à nos yeux. 6 b
Au revers d'un fossé de leur route infinie, 6+6 a
10 Ils s'endorment un soir, comme l'oiseau s'endort. 6+6 b
Nul ne connaît leurs noms, car leur muet génie 6+6 a
Est frère de la Mort ! 6 b
II
Parfois, sur le chemin que leur marche ensanglante, 6+6 a
Le sombre chœur des gueux et des déshérités, 6+6 b
15 Comme un troupeau de bœufs que le fouet tourmente, 6+6 a
Pousse sa grande voix dans les immensités. 6+6 b
Et la nuit seule entend leur clameur insensée 6+6 a
Qui roule, sous l'azur, le bruit sourd de ses flots. 6+6 b
La majesté des deux n'en est pas offensée ; 6+6 a
20 Le vide boit leurs cris et le vent leurs sanglots ! 6+6 b
Mieux vaut au pèlerin que trahit son courage, 6+6 a
Fuir les sentiers perdus qu'a brûlés le soleil, 6+6 b
Et, muet, s'endormir sous le cruel ombrage 6+6 a
Où la jalouse Mort vient punir le sommeil. 6+6 b
25 Moi, je marche toujours, sans plainte et sans colère : 6+6 a
Il n'est de pauvreté qu'au cœur sans souvenir. 6+6 b
Je porte dans mon âme un trésor de misère, 6+6 a
Et mes jours sont, remplis d'aimer et de souffrir ! 6+6 b
mètre profils métriques : 6, 6+6
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