Métrique en Ligne
SIL_1/SIL38
Armand SILVESTRE
Les Renaissances
1870
PAYSAGES MÉTAPHYSIQUES
Vespera
I
Le soleil, déchiré par les rocs ténébreux, 6+6 a
Tombe, comme César, dans sa robe sanglante, 6+6 b
Avant de nous quitter, l'heure se fait plus lente, 6+6 b
Et de confuses voix murmurent des adieux 6+6 a
5 C'est le soir ! — L'horizon se remplit de lumière, 6+6 a
Et la pourpre s'allume aux rives de l'azur ; 6+6 b
Et le flot attiédi, plus profond et plus pur, 6+6 b
Enivre de chansons la rive hospitalière. 6+6 a
Derrière les brouillards où Phébé va s'asseoir, 6+6 a
10 La dernière colline a caché ses épaules ; 6+6 b
L'onde baise tout bas les longs cheveux des saules : 6+6 b
Vesper luit, comme un pleur, dans l'œil profond du soir. 6+6 a
On entend murmurer, sous les lentes morsures 6+6 a
Des lierres vagabonds, les chênes orgueilleux, 6+6 b
15 Et les soupirs lointains qu'élèvent vers les cieux 6+6 b
Les pins ensanglantés d'odorantes blessures. 6+6 a
C'est l'heure où tout cœur fier fuit dans la liberté, 6+6 a
En sentant se rouvrir la blessure fermée, 6+6 b
Tandis qu'au sein des fleurs la nature pâmée 6+6 b
20 Boit la fraîcheur de l'ombre et l'immortalité ! 6+6 a
mètre profil métrique : 6+6
forme globale type : suite périodique
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