Métrique en Ligne
P = préposition
C = clitique
M = voyelle masculine
F = "e" féminin
| = césure
SIL_1/SIL2
Armand SILVESTRE
Les Renaissances
1870
LA VIE DES MORTS
I
LA NATURE
I
Les Arbres
Les grands chênes, pareils à de sombres amants, 6+6 a
Tordent dans l'air leurs bras où pend leur chevelure, 6+6 b
Et, debout sous le vent, ont la sinistre allure 6+6 b
Des mornes désespoirs et des accablements. 6+6 a
5 Comme un prince très vieux dont la tête vacille 6+6 a
Sous le poids des longs jours, le bouleau maigre et blanc, 6+6 b
Haut et d'argent vêtu, se dresse somnolent 6+6 b
Dans une majesté vaguement imbécile. 6+6 a
Les peupliers ardus ont l'air d'âpres chercheurs 6+6 a
10 Que sèche la pensée et qu'alanguit le rêve, 6+6 b
Qui, vers l'azur tendus, y poursuivent sans trêve 6+6 b
Des nuages volants les mortelles fraîcheurs. 6+6 a
Près des sources où dort l'âme errante des fleuves 6+6 a
Qu'ont bus les sables d'or et les soleils jaloux, 6+6 b
15 Pleure, au front incliné des saules à genoux, 6+6 b
L'immortelle douleur des mères et des veuves. 6+6 a
— C'est qu'ils portent en eux, les arbres fraternels, 6+6 a
Tous les débris épars de l'humanité morte 6+6 b
Qui flotte dans leur sève et, de la terre, apporte 6+6 b
20 A leurs vivants rameaux ses aspects éternels. 6+6 a
Et, tandis qu'affranchis par les métamorphoses, 6+6 a
Les corps brisent enfin leur moule passager, 6+6 b
L'Esprit demeure et semble à jamais se figer 6+6 b
Dans l'immobilité symbolique des choses. 6+6 a
mètre profil métrique : 6+6
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