Métrique en Ligne
P = préposition
C = clitique
M = voyelle masculine
F = "e" féminin
| = césure
SIL_1/SIL21
Armand SILVESTRE
Les Renaissances
1870
LA VIE DES MORTS
III
LE RÊVE
La Double Vie
À Théodore Moutard.
Quelque chose de moi, plus vivant que la vie, 6+6 a
Plus vrai que le réel dont je croyais souffrir, 6+6 b
Plus puissant que l'amour dont j'eus l'âme asservie, 6+6 a
Quelque chose de moi qui ne saurait mourir, 6+6 b
5 C'est la part de moi même à moi-même ravie, 6+6 a
Éparse au sein de tout ce qui ne peut finir, 6+6 b
Que l'oubli me dérobe et que la mort m'envie : 6+6 a
— Celle que n'atteint plus même mon souvenir.— 6+6 b
Ce qui de moi s'en fut vers la chose éternelle 6+6 a
10 Qui fleurit sous les cieux du divin renouveau, 6+6 b
Ce que m'a pris le Rêve, emportant sur son aile 6+6 a
Mes aspirations vers le Juste et le Beau ; 6+6 b
Ce que j'ai dit tout bas à la nuit solennelle 6+6 a
Quand son aube invisible éclairait mon cerveau, 6+6 b
15 Ce que mes yeux ont vu quand j'ai clos ma prunelle, 6+6 a
Ma chair ne saurait plus l'entrner au tombeau ! 6+6 b
Je suis dans tout cela qui loin de moi demeure, 6+6 a
Partout où sous des yeux vola mon rêve altier, 6+6 b
Et tout cela vivra, que je vive ou je meure : 6+6 a
20 — Mon suprême désir me fera tout entier :— 6+6 b
Mon suprême désir et mon amour suprême 6+6 a
Dont l'objet immuable a dispersé mon cœur. 6+6 b
Donc, vainement le Temps me chasse de moi-même ; 6+6 a
L'Éternité saura m'y ramener vainqueur ! 6+6 b
mètre profil métrique : 6+6
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