Métrique en Ligne
P = préposition
C = clitique
M = voyelle masculine
F = "e" féminin
| = césure
SAM_3/SAM134
Albert SAMAIN
Au Jardin de l'Infante
1893
Il est d'étranges soirs, | où les fleurs ont une âme, 6+6 a
Où dans l'air énervé | flotte du repentir, 6+6 b
Où sur la vague lente | et lourde d'un soupir 6+6 b
Le cœur le plus secret | aux lèvres vient mourir. 6+6 b
5 Il est d'étranges soirs, | où les fleurs ont une âme 6+6 a
Et, ces soirs-là, je vais | tendre comme une femme. 6+6 a
Il est de clairs matins, | de roses se coiffant. 6+6 a
Où l'âme a des gaîtés | d'eaux vives dans les roches, 6+6 b
Où le cœur est un ciel | de Pâques plein de cloches, 6+6 b
10 Où la chair est sans tache | et l'esprit sans reproches. 6+6 b
Il est de clairs matins, | de roses se coiffant, 6+6 a
Ces matins-là, je vais | joyeux comme un enfant. 6+6 a
Il est de mornes jours, | où, las de se connaître. 6+6 a
Le cœur, vieux de mille ans, | s'assied sur son butin, 6+6 b
15 Où le plus cher passé | semble un décor déteint, 6+6 b
Où s'agite un minable | et vague cabotin. 6+6 b
Il est de mornes jours | las du poids de connaître. 6+6 a
Et, ce jours-là, je vais | courbé comme un ancêtre. 6+6 a
Il est des nuits de doute, | où l'angoisse vous tord, 6+6 a
20 Où l'âme, au bout de la | spirale descendue, 6−6 b
Pâle et sur l'infini | terrible suspendue. 6+6 b
Sent le vent de l'abîme, | et recule éperdue ! 6+6 b
Il est des nuits de doute, | où l'angoisse vous tord. 6+6 a
Et, ces nuits-là, je suis | dans l'ombre comme un mort. 6+6 a
mètre profil métrique : 6−6
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