Métrique en Ligne
P = préposition
C = clitique
M = voyelle masculine
F = "e" féminin
| = césure
SAM_1/SAM13
Albert SAMAIN
Le Chariot d'or
1900
LES ROSES DANS LA COUPE
ÉLÉGIE
L'heure comme nous rêve accoudée aux remparts. 6+6 a
Penchés vers l'occident, nous laissons nos regards 6+6 a
Sur le port et la ville, où le peuple circule, 6+6 a
Comme de grands oiseaux tourner au crépuscule. 6+6 a
5 Des bassins qu'en fuyant la mer à mis à sec 6+6 a
Monte humide et puissante une odeur de varech. 6+6 a
Derrière nous, au fond d'une antique poterne, 6+6 a
S'ouvre, nue et déserte, une cour de caserne 6+6 a
Immense avec de vieux boulets ronds dans un coin. 6+6 a
10 Grave et mélancolique un clairon sonne au loin… 6+6 a
Cependant par degrés le ciel qui se dégrade 6+6 a
D'ineffables lueurs illumine la rade. 6+6 a
Et mon âme aux couleurs mêlée intimement 6+6 a
Se perd dans les douceurs d'un long enchantement. 6+6 a
15 L'écharpe du couchant s'effile en lambeaux pâles. 6+6 a
Ce soir, ce soir qui meurt, s'imprègne dans nos moelles 6+6 a
Et, d'un cœur malgré moi toujours plus anxieux, 6+6 a
Je le suis maintenant qui sombre dans tes yeux 6+6 a
Comme un beau vaisseau d'or chargé de longs adieux ! 6+6 a
20 Nul souffle sur la rade. Au loin une sirène 6+6 a
Mugit… la nuit descend insensible et sereine, 6+6 a
La nuit… et tout devient, on dirait, éternel : 6+6 a
Les mâts, le lacis fin des vergues sur le ciel, 6+6 a
Les quais noirs encombrés de tonneaux et de grues, 6+6 a
25 Les grands vapeurs fumant des routes parcourues, 6+6 a
Le bras de la jetée allongé dans la mer, 6+6 a
Les entrepôts obscurs luisants de rails de fer, 6+6 a
Et, bizarre, étageant ses masses indistinctes, 6+6 a
Là-bas, la ville anglaise avec ses maisons peintes. 6+6 a
30 La nuit tombe… les voix d'enfants se sont éteintes 6+6 a
Et ton cœur comme une urne est rempli jusqu'au bord 6+6 a
Quand brillent çà et là les premiers feux du port. 6+6 a
mètre profil métrique : 6+6
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