Métrique en Ligne
ROU_1/ROU1
Jean-Antoine ROUCHER
Les Mois
1779
AMBITIEUX rival des maîtres de la lyre, 6+6 a
Qu’un autre des guerriers échauffe le délire ; 6+6 a
Qu’un autre, mariant de coupables couleurs, 6+6 b
Soit le peintre du vice, et le pare de fleurs : 6+6 b
5 Moi, voué jeune encor à de plus nobles veilles, 6+6 a
Moi, qui de la nature observai les merveilles, 6+6 a
J’aime mieux du soleil chanter les douze enfans, 6+6 b
Qui d’un pas inégal le suivent triomphans, 6+6 b
Et de signes divers la tête couronnée, 6+6 a
10 Monarques tour-à-tour, se partagent l’année. 6+6 a
SUR la roche sauvage où le chêne a vieilli 6+6 b
J’irai m’asseoir ; et là, dans l’ombre recueilli, 6+6 b
À l’aspect de ces monts suspendus en arcades, 6+6 a
Et du fleuve tombant par bruyantes cascades, 6+6 a
15 Et de la sombre horreur qui noircit les forêts, 6+6 b
Et de l’or des épis flottant sur les guérets ; 6+6 b
À la douce clarté de ces globes sans nombre, 6+6 a
Qui flambeaux de la nuit rayonnent dans son ombre ; 6+6 a
À la voix du tonnerre, au fracas des autans, 6+6 b
20 Au bruit lointain des flots se croisans, se heurtans, 6+6 b
De l’inspiration le délire extatique 6+6 a
Versera dans mon sein la flamme poétique, 6+6 a
Et parcourant les mers, et la terre, et les cieux, 6+6 b
Mes chants reproduiront tout l’ouvrage des dieux. 6+6 b
25 BIENFAITEUR des mortels, ô géant invincible ; 6+6 a
Dont l’hercule Thébain fut l’image sensible ; 6+6 a
Toi qui combats toujours, et toujours plus ardent ; 6+6 b
De triomphe en triomphe atteins à l’occident ; 6+6 b
Toi qui de la nature enfantas l’harmonie, 6+6 a
30 Ô soleil ! C’est toi seul qu’implore mon génie. 6+6 a
Sois l’astre de ma muse, et préside à mes vers : 6+6 b
Comme toi, mon sujet embrasse l’univers. 6+6 b
mètre profil métrique : 6+6
forme globale type : suite de distiques
schéma : 16((aa))
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