Métrique en Ligne
P = préposition
C = clitique
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F = "e" féminin
| = césure
ROS_2/ROS57
Edmond ROSTAND
UN SOIR À HERNANI
1887-1893
UN SOIR À HERNANI
I
« Zoin da herri hori ? »
Le vieil homme fit halte. 6+6 a
L'heure rosait au loin les croupes de basalte ; 6+6 a
La montagne semblait courir au golfe clair 6+6 a
Pour mêler ses moutons aux moutons de la mer ; 6+6 a
5 La fougère était morte et l'herbe tremblait toute ; 6+6 a
Et, noir contre le ciel, au tournant de la route 6+6 a
Où malgré la saison deux genêts épineux 6+6 a
Gardaient du velours jaune entre leurs piquants bleus, 6+6 a
L'homme, qu'enveloppait une vaste rotonde, 6+6 a
10 Était assis de l'air le plus triste du monde 6+6 a
Sur un petit cheval à tête de mulet. 6+6 a
« Zoin da herri hori ? » demandais-je. (Quel est 6+6 a
Ce village ?)
Et du doigt je montrais un village, 6+6 a
Tout en scandant ces mots de la langue sauvage 6+6 a
15 Vieille comme la roche et comme l'Océan. 6+6 a
‒ Mais ma voix n'avait pas le chant guipuzcoan. 6+6 a
Le vieux Basque espagnol, sans cesser d'être triste, 6+6 a
Toucha le bord pointu de son béret carliste. 6+6 a
Laissa courtoisement tomber sur l'étranger 6+6 a
20 Le mépris d'un regard qui semblait déroger, 6+6 a
Et répondit…
Genêts, sapins, fougère, ronce ! 6+6 a
Je connaissais pourtant, d'avance, sa réponse ! 6+6 a
Je savais par quel mot trissyllabique et fier 6+6 a
Qui mettrait tout d'un coup de la gloire dans l'air, 6+6 a
25 Ce vieux pâtre hautain allait répondre, puisque 6+6 a
Par ces chemins d'Espagne où la grâce maurisque 6+6 a
Vit dans le geste obscur d'un porteur de fagot, 6+6 a
J'arrivais tout exprès pour l'entendre, ce mot ! 6+6 a
Puisqu'il avait, lui seul, rythmé ma marche ; et certe 6+6 a
30 Je ne l'ignorais pas, petite route verte, 6+6 a
Le nom du cher village assis sur tes bords frais ; 6+6 a
Ce n'était qu'un pieux frisson que je m'offrais 6+6 a
De me faire, en ce lieu, par cet homme, à cette heure, 6+6 a
Dire ce nom qui de tant d'ailes vous effleure ! 6−6 a
35 L'enthousiasme était dans mon âme. J'avais 6+6 a
Besoin d'entendre ce nom que je savais, 6+6 a
Et ce nom que pourtant j'étais si sûr d'entendre 6+6 a
Je l'attendais, ‒ j'étais tout pâle de l'attendre ! 6+6 a
Et j'eus froid dans le dos et les larmes aux yeux 6+6 a
40 Lorsque, rendu plus grand par l'accent de ce vieux 6+6 a
Et par la majesté du val crépusculaire, 6+6 a
Avec je ne sais quoi de farouche sur l'Rère 6+6 a
Qui vibra comme vibre un fer de makhila, 6+6 a
Avec sur l'I beaucoup de langueur, et sur l'A 6+6 a
45 Cette sonori gutturale et chantante 6+6 a
Qui prolonge, élargit, et solennise, et, lente, 6+6 a
Balance une voyelle ainsi qu'un encensoir, 6+6 a
Le nom de Hernani roula dans l'or du soir ! 6+6 a
Hernani, Hernani !
Pâtre du pays basque, 6+6 a
50 Quand le silence emplit le val comme une vasque, 6+6 a
Tu l'entends se rider au loin du moindre bruit ; 6+6 a
Et tu peux, quand parfois tu jettes dans la nuit 6+6 a
Le long ricanement de ton vieux cri de guerre, 6+6 a
Suivre, comme un enfant suit jusqu'au bout sa pierre, 6+6 a
55 Ton cri jusqu'aux derniers ricochets musicaux 6+6 a
De ses échos et des échos de ses échos ! 6−6 a
Mais tu ne peux pas suivre un nom qui se prolonge 6+6 a
Dans tous les contreforts des Montagnes du songe, 6+6 a
Qui fait chanter tous les sommets roses qu'en nous 6−6 a
60 Ont laissé les premiers enthousiasmes fous ; 6+6 a
Et tu ne peux savoir qu'aux lointains de mon âme 6+6 a
Ce nom vient d'éveiller, en innombrable gamme, 6+6 a
Plus d'échos que jamais tu n'en déterminas 6+6 a
Quand tu poussais, le soir, tes longs irrinzinas ! 6+6 a
Hernani !
65 Je frissonne !… Oh ! comme il a, ce rustre, 6+6 a
Dit ce nom sans savoir que ce nom est illustre ! 6+6 a
La Victoire pour lui n'habite pas ce nom ! 6+6 a
Est-ce que les beaux vers font pousser l'herbe ? Non, 6+6 a
Et le soc en ouvrant la terre qu'il défriche 6+6 a
70 Ne peut faire jaillir un tronçon d'hémistiche ! 6+6 a
Ce nom n'est que le nom d'un pur triomphe d'art, 6+6 a
Il n'est brodé que sur l'invisible étendard, 6−6 a
Et rien pour ce passant grossier ne le consacre. 6+6 a
Ah ! si c'était le nom de quelque grand massacre, 6+6 a
75 Si ce Basque, en piochant, faisait sous son sabot 6+6 a
Rouler parfois ‒ énorme et sinistre grelot ‒ 6+6 a
Une tête de mort au large dans un casque 6+6 a
Et qui le fait sonner en y tournant, ce Basque 6+6 a
Prononcerait ce nom avec respect, tout bas ; 6+6 a
80 Car on est fier d'un champ où le dieu des combats 6+6 a
Vint faucher avant vous au son joyeux des fifres 6+6 a
Et sur lequel deux Rois ont enlacé leurs chiffres 6+6 a
Tracés en ossements d'hommes et de chevaux ; 6+6 a
Et Wagram sait qu'il est Wagram ; et Roncevaux 6+6 a
85 Sait qu'il est Roncevaux ; Cannes sait qu'elle est Cannes ; 6+6 a
Mais, laissant se remplir de fleurs ses barbacanes, 6+6 a
Et s'étant au soleil sur la route endormi, 6+6 a
Hernani n'a pas su qu'il était Hernani ! 6+6 a
Le paysan, toujours immobile, s'étonne ; 6+6 a
90 Sa gravité, devant mon trouble, l'abandonne ; 6+6 a
Il regarde ce fou qui tremble et s'attendrit 6+6 a
Quand on lui dit le nom d'un village ; il sourit 6+6 a
De tous les petits plis de son visage glabre ; 6+6 a
Puis, se renveloppant de tristesse cantabre, 6+6 a
95 Droit sur sa bique blanche au vieux ventre jauni, 6+6 a
Disparaît au tournant du chemin.
Hernani !… 6+6 a
II
J'avais dit : « Puisqu'il existe 7 a
Entre Irun et Tolosa 7 b
Un village fier et triste 7 a
100 Où la gloire se posa ; 7 b
Puisqu'en descendant vers l'Èbre 7 a
On entend, près d'un roc nu, 7 b
Palpiter un nom célèbre 7 a
Sur un village inconnu ; 7 b
105 Puisque, étant le nom d'un drame, 7 a
Et le nom d'un drame en vers. 7 b
Ce nom-là me touche l'âme 7 a
Comme avec des lauriers verts ! 7 b
Et puisque d'ailleurs les choses 7 a
110 S'arrangent mal à ce point, 7 b
Las ! que les apothéoses 7 a
Moi seul ne les verrai point ; 7 b
Puisque, ô divin porte-lyre, 7 a
Je ne sais pas où je puis 7 b
115 Aller prier pour te dire 7 a
Que de ta suite j'en suis ; 7 b
Puisque je n'irai pas boire, 7 a
Dans l'humble creux de ma main, 7 b
A ces fontaines de gloire 7 a
120 Qu'on fera couler demain… 7 b
Je prendrai devant ma porte 7 a
Ce chemin bleu qui conduit 7 b
A ce village qui porte 7 a
Ce nom qui chante et qui luit : 7 b
125 J'irai voir, passant la Rhune, 7 a
O vieux village hidalgo, 7 b
Ton chapeau de tuile brune 7 a
Empanaché par Hugo ; 7 b
J'irai parmi le mystère 7 a
130 De la route et du buisson 7 b
Célébrer le centenaire 7 a
A ma modeste façon ; 7 b
Aucune voix indiscrète 7 a
Ne viendra me faire un cours 7 b
135 (L'œuvre, l'homme, et le poète) ; 7 a
Le Vent fera les discours. 7 b
Oh ! je n'aurai pas la pompe 7 a
D'un cortège officiel… 7 b
Mais le coteau qui s'estompe 7 a
140 Et les étoiles du ciel ! 7 b
Un peu de brise française 7 a
En ce soir de Février 7 b
Soufflera dans le mélèze 7 a
Et dans le genévrier ; 7 b
145 Je veux, pèlerin que grise 7 a
Un espoir d'être béni, 7 b
Être là quand cette brise 7 a
Soufflera sur Hernani ! » 7 b
‒ Et j'étais parti. J'arrive, 7 a
150 Petite ville, et je vois 7 b
Ton arrogance pensive, 7 a
Ton noir profil d'autrefois ! 7 b
Déjà je vois apparaître 7 a
Un toit fier et surplombant, 7 b
155 Des balcons qui semblent être 7 a
Dessinés par Artaban ; 7 b
A mesure que j'approche 7 a
Je vois mieux se détacher 7 b
Cette fantastique roche 7 a
160 Qui domine ton clocher ; 7 b
Je t'admire ! je m'attarde 7 a
A t'admirer dans le soir ! 7 b
Et pourquoi je te regarde 7 a
Tu ne peux pas le savoir. 7 b
165 Hernani-du-Val-Bleuâtre 7 a
N'a pas entendu le cor 7 b
Que Hernani-du-Théâtre 7 a
Fait sonner dans son décor ! 7 b
Tandis que ton nom s'envole 7 a
170 Sur le grand drame français, 7 b
Petite ville espagnole, 7 a
Tu murmures : Je ne sais… 7 b
Et tu t'endors, fière et triste, 7 a
Entre Irun et Tolosa, 7 b
175 Au fron-fron d'un guitariste, 7 a
Au parfum d'un mimosa ! 7 b
III
Oui, c'était bien ici qu'il fallait que je vinsse ! 6+6 a
Car la roue en bois plein, toujours, dans l'ombre, grince : 6+6 a
Et tout est demeuré ‒ choses et paysans ‒ 6+6 a
180 Comme lorsqu'il passait, et qu'il avait dix ans ! 6+6 a
Mais mon émotion, tout d'un coup, s'est accrue 6+6 a
Je n'ose pas entrer dans la fameuse rue. 6+6 a
Au seuil de Hernani j'hésite avec amour, 6+6 a
Et j'en fais tout d'abord, avec respect, le tour. 6+6 a
185 Je traverse un étrange et vaste jeu de paume 6+6 a
Où travaille à cette heure un vieux cordier fantôme 6+6 a
Qui dévide, et recule, et chante. ‒ Un montagnard 6+6 a
Passe. Il est sans cuirasse. Il n'a pas de poignard. 6+6 a
Mais rien qu'à la façon dont il marche dans l'herbe, 6+6 a
190 Je le reconnais bien, le jeune amant imberbe ! 6+6 a
C'est lui-même, et la nuit tu dois, ô Doña Sol, 6+6 a
Lorsque de ton balcon il tombe sur le sol, 6+6 a
‒ Sans bruit parce qu'il a ses bonnes alpargates ! ‒ 6+6 a
Dire pour ce bandit ton chapelet d'agates. 6+6 a
195 Oh ! cet homme farouche, et qui possède l'art 6+6 a
D'enfoncer son chapeau par-dessus le foulard 6+6 a
Qui traverse son front d'un bandage vert-pomme, 6+6 a
Va crier : « Je suis Jean d'Aragon ! » et cet homme 6+6 a
Va trouver trop petits pour lui des échafauds… 6+6 a
200 Non ! cet homme se baisse et ramasse une faux. 6+6 a
Et jette cette faux sur son épaule, et rentre 6+6 a
Chez lui, d'un pas qui fait de sa chaumière un antre ! 6+6 a
‒ Et je vois s'avancer un être singulier 6+6 a
Qui balance un bâton de bois de néflier. 6+6 a
205 Et c'est le celador du village, le garde 6+6 a
De l'alcade. Et surpris, soudain, je le regarde. 6+6 a
Je n'en crois pas mes yeux !
« Pourquoi donc, celador, 6+6 a
Sur votre béret noir ces deux lettres en or ? 6+6 a
Que veut dire : V. H.vé ache ? »
Il répond avec pompe : 6+6 a
« Villa dé Hernani.»
210 Cet Espagnol se trompe. 6+6 a
Oh ! quand, pour te grandir encore, on t'exila. 6+6 a
Maître, tu n'aurais eu qu'à venir vivre là ! 6+6 a
C'eût été somptueux, formidable, ‒ et logique. 6+6 a
La ville était marquée à ton chiffre magique. 6+6 a
215 Certes, j'aime cette île où ta grande ombre erra. 6+6 a
Mais j'aperçois le roc de Santa Barbara 6+6 a
S'ériger âprement, et je regrette presque 6+6 a
En voyant un rocher tellement hugoesque 6+6 a
Que lorsqu'on t'exila tu ne sois pas venu, 6+6 a
220 Prince de Hernani, vivre sur ce roc nu ! 6+6 a
Je te vois, habitant, là-haut, parmi les ailes, 6+6 a
‒ O grand dessinateur de tours et de tourelles ! ‒ 6+6 a
Cet espèce de noir donjon médiéval 6+6 a
Que tu faisais sortir avec un ciel, un val, 6+6 a
225 Et des machicoulis dont le créneau s'échancre, 6+6 a
De l'élargissement d'une arabesque d'encre ! 6+6 a
Mais tu n'es pas absent, malgré que ton manoir 6+6 a
Soit construit seulement par les vapeurs du soir 6+6 a
Superbe castellan d'une invisible crête. 6+6 a
230 Tu restes à jamais perché sur la conquête ! 6+6 a
Ce village orgueilleux sera toujours à toi : 6+6 a
Il n'est plus à l'Espagne, il n'est plus à son Roi ; 6+6 a
En allongeant sur lui la griffe d'un poème 6+6 a
Tu l'as pris, ce village, à Don Carlos lui-même ! 6+6 a
235 Mais que dis-je ? tu n'as pas attendu si tard ! 6+6 a
Enfant, tu l'avais pris, en passant, d'un regard ! 6+6 a
Si bien que Hernani, que ton œuvre accapare, 6+6 a
Est bien plus dans Hugo qu'il n'est dans la Navarre ! 6+6 a
IV
Je tâche de revoir l'enfant mystérieux 6+6 a
240 Voyageant en Espagne, ‒ et je ferme les yeux… 6+6 a
Et je marche à travers la bruyère sauvage, 6+6 a
Et je rêve, en marchant, les détails du voyage. 6+6 a
O joie ! avoir dix ans, être fils d'un vainqueur, 6+6 a
Savoir déjà beaucoup de Virgile par cœur, 6+6 a
245 Garder, n'ayant jamais été mis au collège, 6+6 a
Autour de l'âme, encor, ce duvet qui l'allège ; 6+6 a
Et parce que d'honneurs et de gloire couvert 6+6 a
Le général Joseph-Léopold-Sigisbert, 6−6 a
Dont le père est un humble artisan de province, 6+6 a
250 Veut voir jouer ses fils dans le palais d'un prince, 6+6 a
Et qu'entre deux combats ce héros s'attendrit, ‒ 6+6 a
Se trouver brusquement en route pour Madrid, 6+6 a
Et le front bourdonnant encor d'un bruit de bronze, 6+6 a
Comme si l'on avait rêvé mil-huit-cent-onze, 6+6 a
255 Paris, et les portraits de Napoléon Deux, 6+6 a
Se réveiller courant des chemins hasardeux 6+6 a
Où parfois, sur le bord d'un gouffre, au clair de lune, 6+6 a
On rencontre un courrier qui vient de Pampelune ! 6+6 a
Je rêve les détails du voyage.
Correct, 6+6 a
260 Cambré contre le fond capitonné d'Utrecht 6+6 a
Pour que sa redingote à brandebourgs l'épouse, 6+6 a
Et pour qu'elle rabatte à la mil-huit-cent-douze 6+6 a
Sur son buste bom les épaulettes d'or, 6+6 a
‒ Ou pour cacher qu'au fond du carrosse il s'endort. ‒ 6+6 a
265 L'aide de camp marquis du Saillant accompagne 6+6 a
La générale Hugo qui se rend en Espagne. 6+6 a
La générale Hugo n'est pas contente. Elle a 6+6 a
Horreur du vieux coucou que l'on rafistola 6+6 a
Et qui penche, guimbarde aux formes fantômales, 6+6 a
270 Sous des gibbosités de meubles et de malles. 6+6 a
Cet objet à la fois gothique et Pompadour, 6+6 a
Chaise de poste ensemble et carrosse de cour, 6+6 a
Qui sur de grands ressorts en gondole s'agence, 6+6 a
Par son cabriolet tient de la diligence, 6+6 a
275 Et, par son grincement, du char à bœufs. Des bœufs 6+6 a
Viennent d'ailleurs aider dans les chemins bourbeux 6+6 a
Les six mules hors d'âge et tintinnabulantes 6+6 a
Auxquelles un gaillard, prompt à les trouver lentes, 6+6 a
Crie, en fouettant leur dos écorché jusqu'à l'os, 6+6 a
280 Toutes sortes de mots qui finissent en dios. 6+6 a
Les trois petits Hugo, d'humeur moins difficile, 6+6 a
Se sont accommodés de ce luxe fossile ; 6+6 a
Les deux grands ont pouffé de rire en contemplant 6+6 a
Le ventre vert et or de ce monstre roulant 6+6 a
285 Dont l'ombre sur la route est apocalyptique ; 6+6 a
Et, grave, ayant dé sa petite esthétique, 6+6 a
Le plus petit des trois ne l'a pas trouvé laid. 6+6 a
Ils montent tous les trois dans le cabriolet. 6+6 a
Ils tirent les rideaux sur les anneaux de cuivre ; 6+6 a
290 Changent de place ; ils sont heureux ; tout les enivre ! 6+6 a
Car les petits enfants sont de grands voyageurs 6+6 a
Et les endroits quittés ne gardent pas leurs cœurs. 6+6 a
Ils sont heureux. Ils ont des choses dans leurs poches. 6+6 a
Ils ouvrent tout le temps et ferment des sacoches 6+6 a
295 Dans lesquelles Dieu seul sait tout ce qu'ils ont mis. 6+6 a
On entend s'envoler parfois de tendres cris 6+6 a
Vers ce cabriolet qui fait un bruit de cage ; 6+6 a
Et le carrosse roule… « Eugène, soyez sage ! 6+6 a
‒ Surtout surveille bien ton petit frère, Abel ! » 6+6 a
300 Et l'on voit s'empourprer le mont Jaitzquibel. 6+6 a
Ils font tous ce chemin que je viens de refaire. 6+6 a
Je les vois. Je peux dire : « Ils sont aux croix de pierre. 6+6 a
Ils longent le vieux mur de granit » (il y a 6+6 a
Maintenant sur ce mur un grand magnolia !). 6+6 a
305 Je peux dire : « Ils vont être au château d'Urtubie 6+6 a
Dont l'armure d'ardoise est sans cesse fourbie 6+6 a
Par quelque brusque averse au flot diluvien ; 6+6 a
Ils y sont ! ils le voient, comme un archer qui vient 6+6 a
De laver à grande eau les mailles de sa brugne, 6+6 a
310 Se sécher au soleil sur la route d'Urrugne. 6+6 a
Ils sont au pont ; ils sont… »
Je rêve les détails 6+6 a
Du voyage.
Je sais devant quels vieux portails 6+6 a
Ils se sont arrêtés, dans un certain village. 6+6 a
Ils roulent. Maintenant le bizarre attelage 6+6 a
315 A rejoint, près d'Irun, le Convoi du Trésor. 6+6 a
Un beau général-duc tout étincelant d'or 6+6 a
Prend le commandement de cette cavalcade 6+6 a
Qui doit faire briller les yeux de l'embuscade ; 6+6 a
C'est parmi des plumets que l'on ressort d'Irun ; 6+6 a
320 D'alertes éclaireurs galopent un par un 6+6 a
Pour voir si dans les rocs rien ne se dissimule 6+6 a
Clic ! Clac ! Déjà les fers de la première mule 6+6 a
Ont frappé d'un sonore et quadruple oméga 6+6 a
La roule d'Oyarzun et d'Astigarraga ; 6+6 a
325 La bergère s'enfuit et le troupeau s'effare ; 6+6 a
Les andalous vont l'amble au son de la fanfare. 6+6 a
Quoi ! pour Victor Hugo, des trompettes ? ‒ Déjà ? 6+6 a
Non, mais pour le Trésor. Ce Trésor protégea 6+6 a
Le petit voyageur pour qui tremble la Muse. 6+6 a
330 Il est de ces hasards bienheureux. Dieu s'amuse. 6+6 a
Deux mille hommes à pied ! mille hommes à cheval ! 6+6 a
Et l'on serre les rangs ! et dans l'ombre du val 6+6 a
La Providence ‒ car toujours la Providence 6+6 a
Lorsque naît un génie est dans la confidence ! ‒ 6+6 a
335 Sourit de ce Trésor qui n'est qu'un prête-nom ; 6+6 a
Et trois mille soldats renforcés de canon, 6+6 a
Gardent, croyant garder un coffre plein de piastres, 6+6 a
Un merveilleux enfant dont l'âme est pleine d'astres ! 6+6 a
Je rêve les détails du voyage.
Un convoi 6+6 a
340 Fait exprès, semble-t-il, pour l'enfant qui le voit ! 6+6 a
Chaîne héroï-comique, espagnole et française, 6+6 a
Et dont chaque chnon est fait d'une antithèse ! 6+6 a
On voyage en Espagne, on est gardé par des 6+6 a
Grenadiers : ce sont des grenadiers hollandais. 6−6 a
345 Napoléon, qui pense à tout malgré la guerre, 6+6 a
Envoie un personnel tout neuf au Roi son frère : 6+6 a
De sorte qu'on peut voir un quadrille dansant 6+6 a
D'auditeurs au Conseil d'État sur des pur-sang. 6+6 a
Le Trésor est suivi de trois cents véhicules 6+6 a
350 Remplis de voyageurs charmants ou ridicules. 6+6 a
Élégance où parfois la loque flamboya, 6+6 a
On dirait d'un Boilly retouché par Goya. 6+6 a
Les jeunes colonels musqués et sans moustaches 6+6 a
Découvrent des minois dans le fond des pataches : 6+6 a
355 La main tremble ; l'œil rit ; la fleur tombe… Est-ce beau, 6+6 a
Criant à Salinas, chantant à Pancorbo, 6+6 a
Tantôt pris de fou rire et tantôt de panique, 6+6 a
Sous cet immense ciel bleu, ce cortège unique 6+6 a
Roulant, trottant, sifflant, luisant, flambant, piaffant, 6+6 a
360 Et, parmi ce cortège unique, cet enfant ! 6+6 a
Cet enfant porte en lui deux provinces de France, 6+6 a
Et sa Bretagne rêve, et sa Lorraine pense ; 6+6 a
Et c'est en même temps un petit Parisien 6+6 a
Qui ne perd pas la tête et qui regarde bien. 6+6 a
Qu'il regarde ! voici Hernani !…
V
365 Les voitures 6+6 a
Passent sous la visière énorme des toitures 6+6 a
Dans cette rue étrange où je monte en rêvant. 6+6 a
Ah ! c'est l'Espagne, enfin !
Je sais bien qu'au-devant 6+6 a
De celui qui sera son poète, l'Espagne 6+6 a
370 Avait mandé sa grâce à travers la montagne, 6+6 a
Qu'elle avait détaché vers lui quelques splendeurs 6+6 a
‒ Vieux clochers chambellans, moulins ambassadeurs, 6+6 a
Chargés de l'accueillir au seuil de la Biscaye 6+6 a
D'un peu de majesté, de morgue et d'antiquaille ! 6+6 a
375 Je sais bien qu'au-devant de celui qui venait 6+6 a
Elle avait envo le soleil, le genêt, 6+6 a
Le vent du sud chantant son grand air de bravoure ; 6+6 a
Que déjà cette Reine, aux portes de Ciboure, 6+6 a
Avait fait de sa part saluer cet Infant 6+6 a
380 Par un vieux mendiant de rouge se coiffant ; 6+6 a
Mais c'est à Hernani ‒ noir village, je t'aime ! ‒ 6+6 a
Qu'elle avait déci de l'attendre elle-même. 6+6 a
Et tous les murs étaient pavoisés de haillons. 6+6 a
Depuis qu'on parcourait les âpres régions 6+6 a
385 Pour la première fois le convoi faisait halte ; 6+6 a
De sorte que ce fut vraiment ‒ et je m'exalte, 6+6 a
Je parle seul tout haut, je ris ! ‒ ce fut ici 6+6 a
Que la rencontre eut lieu. ‒ Noir village, merci ! 6+6 a
Tout à l'heure, en passant, on me montrait une île. 6+6 a
390 J'ai dit au batelier : « Ta barque est inutile ! 6+6 a
Que peut me faire à moi sur quel bout de terrain 6+6 a
Un Haro se rencontre avec un Mazarin ? 6+6 a
Je veux voir Hernani ! C'est là qu'entre les poutres 6+6 a
D'une rue où l'on boit le sombre vin des outres, 6+6 a
395 Sous une longue bande étroite d'indigo, 6+6 a
Se rencontra l'Espagne avec Victor Hugo ! 6+6 a
Je suis un pèlerin. Je viens pour qu'on me montre 6+6 a
Le véritable endroit de la grande rencontre. 6+6 a
Et non pas je ne sais quelle île des Faisans ! 6+6 a
400 ‒ Le siècle, cette année, a de nouveau deux ans. » 6+6 a
O rapide frisson des âmes enfantines ! 6+6 a
Aussitôt qu'il eut vu, l'enfant des Feuillantines, 6+6 a
L'orgueil silencieux qui ronge ces maisons 6+6 a
Et leur sort sur la face en énormes blasons ; 6+6 a
405 Ces fers forgés ; ces bois sculptés ; ces hommes pâles 6+6 a
Qui sur de pauvres seuils se drapent dans des châles ; 6+6 a
Les caprices pointus de ce pavé grimpant 6+6 a
Sous le balcon qui bombe et la loque qui pend ; 6+6 a
Aussitôt qu'il eut vu ce clocher à grillage 6+6 a
410 Où les cloches ont l'air d'oiseaux de bronze en cage ; 6+6 a
Aussitôt que, passant la poterne, il eut vu 6+6 a
Les longs veloutements de ce vallon perdu ; 6+6 a
Ces chênes bas taillés d'une façon si drôle 6+6 a
Qu'ils ont la grosse tête à perruque du saule ; 6+6 a
415 Ces fermes rabattant sur leurs murs des volets 6+6 a
D'où le piment retombe en doubles chapelets ; 6+6 a
Ces gazons où toujours quelque poulain se vautre ; 6+6 a
Ces toits dont un cô descend plus bas que l'autre ; 6+6 a
Aussitôt qu'il eut vu marcher dans les sentiers 6+6 a
420 Des joueurs de pelote et des contrebandiers ; 6+6 a
Sous les arbres trapus tout enthyrsés de lierres 6+6 a
Rire des muletiers avec des sandalières ; 6+6 a
Des filles aux pieds nus, de leurs orteils vibrants, 6+6 a
Caresser à rebrousse-écume les torrents ; 6−6 a
425 Des prêtres bruns mêler des ombres de soutanes 6+6 a
Aux troncs décortiqués et pâles des platanes ; 6+6 a
Des mules trois par trois trner ces grands berceaux 6+6 a
Dont la toile au soleil tremble sur deux arceaux ; 6+6 a
La broussaille dresser son piège qui chuchote ; 6+6 a
430 Les moulins avoir l'air d'attendre Don Quichotte ; 6+6 a
Et les maïs bouger leur barbe et leurs plumets ; 6+6 a
Et les feux s'allumer soudain sur les sommets ; 6+6 a
Et le linge sécher à travers les campagnes, 6+6 a
Il fut plus Espagnol que toutes les Espagnes ! 6+6 a
435 Il a reçu le coup de soleil, c'est fini. 6+6 a
Quand sa mère aura peur ‒ plus loin que Hernani ‒ 6+6 a
Il rira. ‒ Le buisson où s'embusque la haine 6+6 a
Elle le connaît trop, la maman Vendéenne ! 6+6 a
Elle dit à son fils : « Rentrez la tête un peu ! » 6+6 a
440 Mais une vitre éclate ! On vient de faire feu ! 6+6 a
‒ « C'est gentil, l'ennemi qui m'envoie une bille ! » 6+6 a
Dit l'enfant. Car ce brave aux longs cheveux de fille 6+6 a
Est déjà tellement du pays où l'on est 6+6 a
Qu'il a mis du panache à son petit bonnet. 6+6 a
VI
445 O mystère charmant et profond de l'enfance ! 6+6 a
Quoi ! cet être joyeux d'enfreindre une défense, 6+6 a
Qui rit, qui parle seul, qui joue, et qui soudain 6+6 a
Semble pris pour ses jeux d'un immense dédain, 6+6 a
Et rêve, dédaignant l'image ou la praline, 6+6 a
450 Dans le plus sombre coin de la vieille berline ; 6+6 a
Qui montrait tout à l'heure un golfe avec son doigt 6+6 a
En demandant : « Quel est ce gros saphir qu'on voit ? » 6+6 a
Ce gaonnet ravi d'abîmer son costume, 6+6 a
C'est Celui qui mettra son siècle sur l'enclume, 6+6 a
455 Qui pendant si longtemps sera terrible et seul, 6+6 a
Et qui pratiquera si bien l'Art d'être Aïeul 6+6 a
Que, pâles apprentis sortant tous de ses forges, 6+6 a
Les poètes seront ses innombrables Georges ! 6+6 a
Quoi ! cet enfant, c'est lui par qui nous apprenons 6+6 a
460 Que tous ces voyageurs croyaient avoir des noms, 6+6 a
Et c'est lui l'éternel parmi ces éphémères ! 6+6 a
Quoi ! c'est le grand Hugo, ce petit Victor !
Mères, 6+6 a
Qu'il y ait du respect parfois dans la douceur 6+6 a
Du baiser mis au front de votre enfant rêveur ; 6+6 a
465 Que vos lèvres, parfois, en écartant des boucles 6+6 a
Aient peur de se brûler à quelques escarboucles ; 6+6 a
Frissonnez au milieu d'un rire ; effrayez-vous 6+6 a
De prendre l'avenir, ainsi, sur vos genoux ; 6+6 a
Et dites-vous, avec une ivresse inquiète, 6+6 a
470 Lorsque vous saisissez une petite tête 6+6 a
Pour essayer de voir au fond des yeux gamins, 6+6 a
Que vous tenez peut-être un monde entre vos mains ! 6+6 a
‒ Sait-on à quel moment au juste le dieu passe ? 6+6 a
Songez à la minute émouvante de grâce 6+6 a
475 Où, dans la vieille rue, au son d'un fandango 6+6 a
Que rythme un claquement de fouet, Madame Hugo 6+6 a
Sort du carrosse vert dont l'attelage souffle, 6+6 a
Et, prenant dans ses bras l'enfant qu'elle emmitoufle. 6+6 a
Distraite, d'une voix qui sommeille à demi, 6+6 a
480 Lui dit légèrement : « Tu vois, c'est Hernani. » 6+6 a
Aucun éclair n'a lui dans la ruelle noire ; 6+6 a
Nul n'a senti tomber cette graine de gloire ; 6+6 a
Et lui-même l'enfant n'est pas resté songeur. 6+6 a
On se bouscule, on crie, on jure ; un voyageur 6+6 a
485 Chante… Et le germe obscur descend au fond de l'âme. 6+6 a
« C'est Hernani, tu vois », a murmuré Madame 6+6 a
La générale Hugo, d'une distraite voix. 6+6 a
Et l'enfant regardait. « C'est Hernani, tu vois », 6+6 a
Dit cette mère. Et tout, pendant cette minute, 6+6 a
490 Tout, Don Ruy, Don Carlos, le grand vers dont la flûte 6+6 a
Soupire, le bandit, l'amour, le collier d'or, 6+6 a
La bataille de mil-huit-cent-trente, le cor, 6−6 a
Mademoiselle Mars, la salle qui trépide. 6+6 a
Tout, le lion superbe et le vieillard stupide, 6+6 a
495 Oui, tout fut, au-dessus de ce village fier, 6+6 a
Pendant cette minute, en puissance, dans l'air ! 6+6 a
Cette minute-là fut grosse du chef-d'œuvre. 6+6 a
‒ Et, faisant de son fouet zigzaguer la couleuvre. 6+6 a
Un jeune postillon, sur un seuil, étalait 6+6 a
500 Le rouge fatidique et vif de son gilet. 6+6 a
Le Rêve dans l'esprit des grands amants du Verbe 6+6 a
Abonde avec amour autour d'un nom superbe ; 6+6 a
Il suspend, en secret, son cristal doux et lent 6+6 a
Au nom qui s'alourdit d'un poids étincelant ; 6+6 a
505 Et quand, plus tard, cherchant dans cette ombre où tout reste, 6+6 a
Hugo retirera de son cœur, d'un seul geste. 6+6 a
Le nom qui s'y enfonce en tremblant aujourd'hui, 6+6 a
Ce nom ramènera tout un drame avec lui ! 6+6 a
VII
… Mais la nuit m'a surpris près d'un portail de pierre. 6+6 a
510 Alors je me souviens qu'il aimait la prière ; 6+6 a
Qu'il a divinement murmuré : « Va prier… » 6+6 a
Je songe que le soir du vingt-six Février, 6+6 a
Hernani, ton église est bien selon mon âme, 6+6 a
Puisque je ne peux pas aller à Notre-Dame ! 6+6 a
515 Et je laisse la vieille en noir qui tient les clés 6+6 a
M'ouvrir.
Saint-Sébastien a les cheveux bouclés ; 6+6 a
Le large autel do luit de toutes ses forces ; 6+6 a
Et l'on voit des raisins sur les colonnes torses. 6+6 a
Cette église serait sûrement de son goût. 6+6 a
520 Et comme dans son œuvre énorme on trouve tout, 6+6 a
J'y prends quelques beaux vers comme on choisit des cierges, 6+6 a
Et je les fais brûler doucement. Et les Vierges 6+6 a
‒ Fronts de cire entrevus à travers des carreaux ‒ 6+6 a
Sont celles justement qu'invoquent ses héros ; 6+6 a
525 Et je t'ai demandé, Petit Roi de Galice, 6+6 a
Comment il faut prier pour que Dieu s'attendrisse ! 6+6 a
Et je sors tout ému sous le ciel toujours beau ; 6+6 a
Et je marche en disant : « Maître, Génie, Hugo… 6+6 a
Souris, Père d'un siècle, aux humbles fils d'une heure ! 6+6 a
530 Que quelque chose, en nous, de ce grand jour, demeure ! 6+6 a
Donne-nous le courage et donne-nous la foi 6+6 a
Qu'il nous faut pour oser travailler après toi… » 6+6 a
Et les mots se pressaient sans ordre sur ma lèvre. 6+6 a
Car depuis le matin je cultivais ma fièvre. 6+6 a
535 « … Fais que nous nous levions la nuit pour travailler, 6+6 a
Que nous ne dormions plus à cause du laurier ; 6+6 a
Et détache ta main, un instant, de ta tempe, 6+6 a
Pour bénir notre front, notre cœur, notre lampe… » 6+6 a
Des paysans passaient. ‒ « Persuade-nous bien 6+6 a
540 Que le travail est tout, que nous ne sommes rien… » 6+6 a
Un chant montait, de ceux que plusieurs voix reprennent. 6+6 a
« …Et dis-nous de chanter pour que tous nous comprennent ! » 6+6 a
Ainsi parlait la voix de mon âme à genoux. 6+6 a
Le soir d'Espagne était merveilleusement doux. 6+6 a
545 Mais il fallait partir, car l'ombre enveloppante 6+6 a
Venait ; je reprenais la vieille rue en pente 6+6 a
Qui serre tellement le ciel entre ses toits 6+6 a
Que l'on ne voit jamais qu'une étoile à la fois ; 6+6 a
Je murmurais : « Faut-il qu'un pareil jour s'achève ? » 6+6 a
550 Je sortais de Hugo comme l'on sort d'un rêve ; 6+6 a
Et j'ai redescendu la rue ; et lorsque j'ai 6+6 a
Passé sous le dernier balcon de fer forgé, 6+6 a
Un homme, d'une voix orgueilleuse et bourrue, 6+6 a
M'a dit : « Señor, c'est là ‒ dans cette vieille rue 6+6 a
555 Que naquit Urbuta, le brave à qui le Roi 6+6 a
François Premier rendit son épée ! » Alors, moi 6+6 a
J'ai dit : « C'est là qu'est né ‒ dans cette rue ancienne 6+6 a
Le drame auquel le Cid pourrait rendre la sienne. » 6+6 a
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