Métrique en Ligne
P = préposition
C = clitique
M = voyelle masculine
F = "e" féminin
| = césure
ROS_1/ROS39
Edmond ROSTAND
LES MUSARDISES
1887-1893
III
LA MAISON DES PYRÉNÉES
IV
LA BRANCHE
Cette branche pendante et gracile de saule, 6+6 a
Qui vibre parce que l'eau vibrante la frôle, 6+6 a
Ayant voulu sans doute écouter de plus près 6+6 b
Ce que dit le ruisseau dans son tumulte frais, 6+6 b
5 Se pencha, d'une souple inflexion de tige, 6+6 a
Un peu d'abord, puis trop, — maladresse ou vertige ! 6+6 a
Et l'eau, par une feuille, en courant, la retint : 6+6 b
Si bien qu'elle, à présent, dont c'était le destin 6+6 b
De vivre, avec toujours le même geste calme, 6+6 a
10 Dans l'azur, d'une vie indolente de palme, 6+6 a
Elle doit s'agiter sans cesse, trembloter. 6+6 b
Sangloter quand il plaît à l'eau de sangloter. 6+6 b
Se secouer gment si l'eau devient rieuse, 6+6 a
Et s'épuiser en longs émois, la curieuse, 6+6 a
15 Qu'estiment bien punie alors ses vertes sœurs, 6+6 b
Mais qui n'a nul regret des tranquilles douceurs, 6+6 b
Mais qui secrètement les raille et les méprise, 6+6 a
Mais qui se sent, malgré le courant qui la brise, 6+6 a
Et l'affole, et malgré l'implacable ruisseau 6+6 b
20 Qui ne lui fait jamais grâce d'un seul sursaut, 6+6 b
Heureuse d'être celle avec qui communique 6+6 a
Le flot, et de savoir ce qu'il dit, elle unique ! 6+6 a
mètre profil métrique : 6+6
logo du CRISCO logo de l'université