Métrique en Ligne
P = préposition
C = clitique
M = voyelle masculine
F = "e" féminin
| = césure
ROL_1/ROL20
Maurice ROLLINAT
Dans Les Brandes
Poèmes Et Rondels
1877
LA NEIGE
Avec ma brune, dont l'amour 8 a
N'eut jamais d'odieux manège, 8 b
Par la vitre glacée, un jour, 8 a
Je regardais tomber la neige. 8 b
5 Elle tombait lugubrement, 8 a
Elle tombait oblique et forte. 8 b
La nuit venait et, par moment, 8 a
La rafale poussait la porte. 8 b
Les arbres qu'avait massacrés 8 a
10 Une tempête épouvantable, 8 b
Dans leurs épais manteaux nacrés 8 a
Grelottaient d'un air lamentable. 8 b
Des glaçons neigeux faisaient blocs 8 a
Sur la rivière congelée ; 8 b
15 Murs et chaumes semblaient des rocs 8 a
D'une blancheur immaculée. 8 b
Aussi loin que notre regard 8 a
Plongeait à l'horizon sans borne, 8 b
Nous voyions le pays hagard 8 a
20 Dans son suaire froid et morne. 8 b
Et de la blanche immensité 8 a
Inerte, vague et monotone, 8 b
De la croissante obscurité, 8 a
Du vent muet, de l'arbre atone, 8 b
25 De l'air, où le pauvre oiselet 8 a
Avait le vol de la folie, 8 b
Pour nos deux âmes s'exhalait 8 a
Une affreuse mélancolie. 8 b
Et la neige âpre et l'âpre nuit 8 a
30 Mêlant la blancheur aux ténèbres, 8 b
Toutes les deux tombaient sans bruit 8 a
Au fond des espaces funèbres. 8 b
mètre profil métrique : 8
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