Métrique en Ligne
a voyelle stable
er voyelle ambigüe
e "e" masculin
e "e" féminin
e "e" élidé
e "e" ignoré
e "e" écarté
12 longueur métrique
6-6 mètre
ROD_1/ROD35
Georges RODENBACH
Le Règne Du Silence
1891
PAYSAGES DE VILLE
III
Si tristes les vieux quais bordés d'acacias ! 6+6 a
Pourtant, toi qui passais, tu les apprécias 6+6 a
Ces vieux quais où tel beau cygne de l'eau changeante 6+6 a
Entre parfois dans une âme qui s'en argente. 6−6 a
5 Si tristes les vieux quais, les eaux pleines d'adieux, 6+6 a
Inertes comme les bandeaux silencieux 6−6 a
D'une morte ! Les eaux sur qui pleure une cloche, 6+6 a
Les immobiles eaux sur qui le carillon 6+6 b
Égoutte ses sons froids comme d'un goupillon. 6+6 b
10 Et plus tristes les quais lorsque l'hiver approche ! 6+6 a
En mai, quand le ciel rit, on s'était essayé 6+6 a
À mettre de la joie aux vitres des demeures, 6+6 b
— Tendant de rideaux blancs le passage des heures — 6+6 b
Et des roses afin que l'air fût égayé, 6+6 a
15 Petit luxe, au dehors, de l'aisance des chambres… 6+6 a
Mais quand l'hiver revient, quand cinglent les décembres, 6+6 a
Les acacias nus, filigranés en noir, 6+6 a
Portent le deuil de la saison ; le vent disperse 6−6 b
Leurs feuilles comme des oiseaux parmi l'averse ; 6−6 b
20 L'eau du canal se gerce et se gèle-miroir 6+6 a
Las de mirer toujours d'identiques façades ! 6+6 a
Maintenant les vieux quais sont déserts et maussades ; 6+6 a
Et, dans les logis clos, les rideaux s'échancrant 6+6 a
Laissent voir, en la chambre et derrière l'écran, 6+6 a
25 Quelques vieillards sans joie autour d'une lumière 6+6 a
Qui végète sur le réchaud de la théière… 6−6 a
Lumière survivante en ces hivers du nord ; 6+6 a
Faible lueur, clarté triste qui les rassemble ; 6+6 b
On dirait un chétif feu de cierge qui tremble, 6+6 b
30 Et qu'en chaque maison muette, on veille un mort ! 6+6 a
mètre profil métrique : 6−6
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