Métrique en Ligne
P = préposition
C = clitique
M = voyelle masculine
F = "e" féminin
| = césure
ROD_1/ROD13
Georges RODENBACH
Le Règne Du Silence
1891
LA VIE DES CHAMBRES
XIII
Quand on rentre chez soi, | délivré de la rue, 6+6 a
Aux fins d'automne où, gris | cendré, le soir descend 6+6 b
Avec une langueur | qu'il n'a pas encore eue, 6+6 a
La chambre vous accueille | alors tel qu'un absent… 6+6 b
5 Un absent cher, depuis | longtemps séparé d'elle, 6+6 a
Dont le visage aimé | dormait dans le miroir ; 6+6 b
Ô chambre délaissée, | ô chambre maternelle 6+6 a
Qui, toute seule, eût des | tristesses de parloir. 6−6 b
Mais pour l'enfant prodigue | elle n'a que louanges… 6+6 a
10 L'ombre remue au long | des murs silencieux : 6+6 b
C'est le soir nouveau-né | qui bouge dans ses langes ; 6+6 a
Les lampes doucement | s'ouvrent comme des yeux, 6+6 b
Comme les yeux de la | chambre, pleins de reproche 6−6 a
Pour celui qui chercha | dehors un bonheur vain ; 6+6 b
15 Et les plis des rideaux, | qu'un frisson lent rapproche, 6+6 a
Semblent parler entre eux | de l'absent qui revint. 6+6 b
La chambre fait accueil ; | et le miroir lucide 6+6 a
Pour l'absent qui s'y mire, | est soudain devenu 6+6 b
Son portrait-grâce à quoi | lui-même il élucide 6+6 a
20 Tant de choses sur son | visage mieux connu, 6−6 b
Des choses de son âme | obscure qui s'avère 6+6 a
Dans ce visage à la | dérive où transparaît 6−6 b
Son identité vraie | au fil nu du portrait, 6+6 b
Pastel qui dort dans le | miroir comme sous verre ! 6−6 a
mètre profil métrique : 6−6
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