Métrique en Ligne
P = préposition
C = clitique
M = voyelle masculine
F = "e" féminin
| = césure
REN_2/REN128
Armand RENAUD
Poésies
1860-1880
LES NUITS PERSANES
LA MOSQUÉE
La Dépouille du vieil Homme
J 'AI fait des strophes à la lune, 8 a
Ravi qu'un rossignol chantât ; 8 b
J'ai bu dans le vin la fortune ; 8 a
Je fus amant ; je fus soldat. 8 b
5 Femme, triomphe, ivresse, rêve, 8 a
Que reste-t-il de tout cela ? 8 b
Que reste-t-il, quand on la lève, 8 a
D'une tente qu'on déroula ? 8 b
Ma poésie et ma maîtresse, 8 a
10 A présent, c'est Dieu ; c'est en lui 8 b
Qu'est la coupe de mon ivresse ; 8 a
Et pour glaive j'ai son appui. 8 b
Quelle sensation d'épaule, 8 a
De chevelure, peut valoir. 8 b
15 Cette ardeur ayant Dieu pour pôle, 8 a
Ayant l'infini pour espoir ? 8 b
Quels vins à la lueur pourprée 8 a
Peuvent donner l'effarement 8 b
De l'espace et de la durée 8 a
20 Dans la coupe du firmament ? 8 b
Que sont les bataillons qu'on range, 8 a
La force et le bruit d'un instant, 8 b
Près du bras levé de l'archange 8 a
Qui, pour frapper le monde, attend ? 8 b
25 Mon poème d'à présent porte 8 a
Une page ; et la page un mot : 8 b
DIEU ! ‒ chefs-d'œuvre de toute sorte, 8 a
Vous n'atteindrez jamais si haut. 8 b
O maître, je te remercie 8 a
30 De m'avoir jadis donné tout. 8 b
La terre, comme une vessie, 8 a
Était vide, et j'en eus dégoût. 8 b
O principe, je te rends grâce ! 8 a
Après le pouvoir meurtrier, 8 b
35 Je te dois ce qui le dépasse : 8 a
La solitude pour prier. 8 b
Rien ne m'y semble un poids, ni d'être 8 a
Un mangeur d'herbe et de roseaux, 8 b
Ni, dans la posture du prêtre, 8 a
40 De m'user la peau jusqu'aux os, 8 b
Ni de sentir, quand je me couche, 8 a
Les nuits noires, dans les cailloux, 8 b
Sur ma face passer, farouche, 8 a
Le flair des chacals et des loups, 8 b
45 Pourvu que mon cœur s'y pénètre 8 a
De la sagesse et de l'amour 8 b
Que, sur tout ce que tu fis naître, 8 a
Tu distilles avec le jour. 8 b
mètre profil métrique : 8
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