Métrique en Ligne
P = préposition
C = clitique
M = voyelle masculine
F = "e" féminin
| = césure
REN_1/REN36
Armand RENAUD
Recueil intime
1881
III
L’Inspiration.
D’APRÈS UNE VIGNETTE JAPONAISE
AGENOUILLÉE au bord | de l’eau limpide et vaste, 6+6 a
Les cheveux dénoués, | la vierge enthousiaste 6+6 a
S’appuie au parapet | qui la tient en prison ; 6+6 b
Près d’elle est un fanal | dont la lueur frissonne. 6+6 c
5 Du reste, pas un bruit, | pas une ombre ; personne ! 6+6 c
L’onde immense se perd | dans l’immense horizon. 6+6 b
Rien ! excepté là-bas | la blancheur de deux voiles 6+6 a
Qui, comme les oiseaux | et comme les étoiles, 6+6 a
La laissent défaillir | sans espoir de secours. 6+6 b
10 La main devant son front | pour guider sa prunelle, 6+6 c
Elle suit du regard, | autant qu’il est en elle, 6+6 c
Les points toujours en vue | et s’enfuyant toujours. 6+6 b
Oh ! ces voiles ! Le flot | illimité les porte ; 6+6 a
Leur mouvement est doux ; | leur marche est libre et forte ; 6+6 a
15 Elles vont au bonheur, | au rêve, à l’inconnu ! 6+6 b
Elle aussi voudrait fuir | jusqu’au fond de l’espace. 6+6 c
De rester sur la rive | elle est vraiment bien lasse. 6+6 c
Va-t-on venir enfin, | n’étant jamais venu ? 6+6 b
Le fanal luit en vain. | La flamme est trop petite, 6+6 a
20 L’horizon est trop grand, | les barques vont trop vite. 6+6 a
Nul ne viendra. C’est son | destin d’user ici 6−6 b
L’instant qui fait la vie, | à regarder les voiles 6+6 c
Qui, comme les oiseaux | et comme les étoiles, 6+6 c
De qui leur tend les bras | ne prennent point souci. 6+6 b
mètre profil métrique : 6−6
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