Métrique en Ligne
a voyelle stable
er voyelle ambigüe
e "e" masculin
e "e" féminin
e "e" élidé
e "e" ignoré
e "e" écarté
12 longueur métrique
6-6 mètre
REN_1/REN17
Armand RENAUD
Recueil intime
1881
II
Un Lis
LES roses, je les hais, les insolentes roses 6+6 a
Qui du plaisir facile et changeant sont écloses, 6+6 a
Les roses dont l’envie est d’aller à chacun 6+6 b
Montrer leur coloris et livrer leur parfum, 6+6 b
5 Les roses pour qui rien n’est plus beau que la terre, 6+6 a
Les roses sans douleur, sans rêve et sans mystère. 6+6 a
Quelquefois j’ai voulu m’en couronner, pensant, 6+6 b
Pour endormir le cœur, leur baume tout puissant ; 6+6 b
Mais mon cœur brûlait trop, les roses en sont mortes, 6+6 a
10 Et sur leurs vains débris où rampent les cloportes, 6+6 a
A poussé d’elle-même une mystique fleur, 6+6 b
Enivrante avec calme et belle avec pâleur. 6+6 b
Son calice profond s’ouvre pour toute larme. 6+6 a
De sommeil et d’oubli son parfum verse un charme : 6+6 a
15 Sommeil chassant l’orgueil, oubli du mal passé, 6+6 b
Où par l’espoir et par le rêve on est bercé. 6−6 b
Si haut, dans l’infini, plane sa tête fière 6+6 a
Qu’il ne peut jusque-là monter vent ni poussière. 6+6 a
Elle ne connaît pas le monde, ne veut rien 6+6 b
20 Des hommes ; sans souci qu’on lui dise : c’est bien, 6+6 b
Ou : c’est mal, loin de tout, rires, haines, louanges, 6+6 a
Dans l’azur, elle songe à la beauté des anges. 6+6 a
Sachant qu’elle possède en son cœur un trésor, 6+6 b
A l’abri des regards elle met ce cœur d’or 6+6 b
25 Dans un calice blanc à donner le vertige. 6+6 a
S’isoler lui va mieux que de courber sa tige 6+6 a
Vers les faiseurs de bruit, vers les vainqueurs d’un jour ; 6+6 b
Et si jamais du ciel descendait son amour, 6+6 b
Ce serait sur une âme obscurément martyre, 6+6 a
30 Sur un grand cœur, n’ayant qu’elle pour lui sourire. 6+6 a
mètre profil métrique : 6−6
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