Métrique en Ligne
P = préposition
C = clitique
M = voyelle masculine
F = "e" féminin
| = césure
REG_2/REG133
Henri de RÉGNIER
LES JEUX RUSTIQUES ET DIVINS
1897
LES ROSEAUX DE LA FLÛTE
La Lampe
Printemps clair, j’ai chanté | tes flûtes ! Grasse Automne, 6+6 a
J’ai pétri de mon poing | la grappe dans la tonne ! 6+6 a
Qu’Avril rie à jamais | de son rire divin, 6+6 b
Que Septembre, rougi | de pampres et de vin, 6+6 b
5 Las du thyrse qui tremble | et de l’outre qui pèse, 6+6 a
Silencieux s’endorme | ou anxieux se taise 6+6 a
Derrière les cyprès | ou derrière l’écho, 6+6 b
Que l’aurore ait passé | de qui le soir fut beau 6+6 b
Et qu’une autre vendange | enfle l’amphore neuve, 6+6 a
10 Et que les cygnes noirs | s’abattent sur le fleuve 6+6 a
D’où s’envolaient jadis, | là-bas, les cygnes blancs, 6+6 b
Que la forêt plus vaste | ouvre à mes pas plus lents 6+6 b
Des sentiers plus étroits | et des grottes plus sombres, 6+6 a
En marcherai-je moins | parmi les douces Ombres 6+6 a
15 Que la Jeunesse en pleurs | envoie à mon côté ? 6+6 b
À la flûte divine | où jadis j’ai chanté 6+6 b
Je poserai ma lèvre | et j’essaierai encore 6+6 a
La trille ingénieux | et la gamme sonore, 6+6 a
Et je veux, sur ma table | où les fruits sont amers, 6+6 b
20 Pour rendre l’aube morne | égale aux matins clairs, 6+6 b
Joindre, ouvrage plus gourd | de ma main moins agile, 6+6 a
À la lampe d’argent | une lampe d’argile. 6+6 a
mètre profil métrique : 6+6
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