Métrique en Ligne
P = préposition
C = clitique
M = voyelle masculine
F = "e" féminin
| = césure
REG_1/REG42
Henri de RÉGNIER
La Cité des eaux
1902
ODE ET POÉSIES
LA COLLINE
Cette colline est belle, inclinée et pensive ; 6+6 a
Sa ligne sur le ciel est pure à l'horizon. 6+6 b
Elle est un de ces lieux où la vie indécise 6+6 a
Voudrait planter sa vigne et bâtir sa maison. 6+6 b
5 Nul pourtant n'a choisi sa pente solitaire 6+6 a
Pour y vivre ses jours, un à un, au penchant 6+6 b
De ce souple coteau doucement tutélaire 6+6 a
Vers qui monte la plaine et se hausse le champ. 6+6 b
Aucun toit n'y fait luire, au soleil qui l'irise 6+6 a
10 Ou l'empourpre, dans l'air du soir ou du matin, 6+6 b
Sa tuile rougeoyante ou son ardoise grise 6+6 a
Et personne jamais n'y fixa son destin 6+6 b
De tous ceux qui, passant, un jour, devant la grâce 6+6 a
De ce site charmant et qu'ils auraient aimé, 6+6 b
15 En ont senti renaître en leur mémoire lasse 6+6 a
La forme pacifique et le songe embaumé. 6+6 b
C'est ainsi que chacun rapporte du voyage 6+6 a
Au fond de son cœur triste et de ses yeux en pleurs 6+6 b
Quelque vaine, éternelle et fugitive image 6+6 a
20 De silence, de paix, de rêve et de bonheur. 6+6 b
Mais, sur la pente verte et lentement déclive, 6+6 a
Qui donc plante sa vigne et bâtit sa maison ? 6+6 b
Hélas ! et la colline inclinée et pensive 6+6 a
Avec le souvenir demeure à l'horizon ! 6+6 b
mètre profil métrique : 6+6
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