Métrique en Ligne
P = préposition
C = clitique
M = voyelle masculine
F = "e" féminin
| = césure
QUI_1/QUI49
Pierre QUILLARD
La lyre héroïque et dolente
1897
LA GLOIRE DU VERBE
MAYA
RÊVE D'ÉTALONS
A Edmond Haraucourt.
Une lourde vapeur | rôde sur les prairies ; 6+6 a
La plaine calme dort | au chant prochain des eaux 6+6 b
Et le vol pacifique | et lent des grands oiseaux 6+6 b
Traîne des filets d'ombre | aux flots d'herbes fleuries. 6+6 a
5 L'or brusque du soleil | déborde dans l'azur 6+6 a
Et jaillit de la neige | ardente des nuées ; 6+6 b
Puis le ciel morne enclôt | les splendeurs refluées 6+6 b
Dans ses digues de fer | éblouissant et dur. 6+6 a
Des cris surnaturels | et des glaives d'archanges 6+6 a
10 Bruissent dans l'éther | magiquement : des voix 6+6 b
Rauques sonnent l'appel | d'invisibles tournois 6+6 b
Où se heurtent des dieux | et des guerriers étranges. 6+6 a
Les étalons vautrés | dans le tiède gazon 6+6 a
Comme au ressouvenir | épique des mêlées, 6+6 b
15 Éperdument, de leurs | prunelles affolées 6−6 b
Parcourent l'étendue | immense et l'horizon, 6+6 a
Et par delà le sable | héroïque des grèves 6+6 a
Regardent, les naseaux | gonflés d'un souffle amer, 6+6 b
Sur la montagne bleue | et verte de la mer 6+6 b
20 Blanchir en galop fou | les cavales des rêves. 6+6 a
Convulsifs et dressés | sur leurs jarrets tremblants, 6+6 a
Le col tendu vers les | chimériques crinières 6−6 b
Ils sentent comme aux jours | des fièvres printanières 6+6 b
Les désirs infinis | aiguillonner leurs flancs. 6+6 a
25 Mais leur chair glorieuse | en proie aux frissons vagues 6+6 a
Dédaigne désormais | les vieilles voluptés 6+6 b
Et le vain désespoir | de leurs cœurs indomptés 6+6 b
Hennit lugubrement | vers le troupeau des vagues. 6+6 a
mètre profil métrique : 6−6
logo du CRISCO logo de l'université